Paru aux Editions Xo!En 2010
Pages : 239
Quatrième de couverture :
Cet homme est une légende. Pourtant, il rêve de disparaître. Et quand il rencontre enfin sa raison de vivre, il est peut-être déjà trop tard...
« Aussi loin que je me souvienne, j ai toujours été beau. Je dis beau, mais dans la bouche des gens j entends plutôt canon, magnifique, sublime, incroyable. Plus généralement, en me voyant, les gens disent : « Waouh ! »Ces mots, je les ai entendus dans toutes les langues, sur tous les tons. On me les a dits en pleurant, en hurlant, ou juste avant de s¹évanouir. On me les a dits à voix basse, sans oser me regarder, ou en écarquillant grand les sourcils.Je suis l Homme le plus beau du monde.Bien sûr, je suis malheureux. »
Mon avis.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce livre, et certainement pas à cette histoire-là. Difficile de dire si j'ai bien aimé ou pas, un peu des deux, il y a du bon comme du moins bon, et globalement j'ai apprécié le message transmis par le roman sur la beauté et le fait que cette dernière ne fait pas le bonheur.
Premièrement, j'ai trouvé bizarre et croyez-moi ça m'a perturbé pendant toute ma lecture, je n'ai pas du tout aimé que le personnage n'ait pas de nom. Ça peut paraître anodin comme ça, mais finalement il est très dur de s'attacher, d'éprouver une quelconque émotion pour un personnage dont on ignore le nom...
Deuxièmement, le style du narrateur, notre Homme le plus beau du monde, ne m'a pas séduit outre mesure. J'avais l'impression de lire un gamin, en fait. Trop simple, trop naïf, trop enfantin, le style ne correspondait pas du tout à celui d'un Homme.Même si ça ne m'a pas séduit, je me suis expliqué ce style narratif en adéquation avec le personnage qui est resté cloîtré chez lui la plupart du temps, n'osant pas sortir au risque de provoquer des émeutes à chaque fois ! Dès lors, vu que l'Homme le plus beau du monde est resté socialement hors du circuit pendant longtemps, on peut imaginer que son mode d'expression soit aussi en décalage avec le reste...
Un mot sur l'histoire.J'ai trouvé l'histoire mignonne, originale. J'ai aimé le ton donné au livre "je suis beau mais j'en souffre". Il n'y a pas de grand rebondissement, pas vraiment d'action mais à travers le récit de l'Homme le plus beau du monde, on comprend les dérives d'une société où finalement les standards de beauté et de ce qui est à la mode sont définis par la télévision et les médias en général... comme quoi, nous sommes bien des marionnettes aux yeux des producteurs, Lucinda Ferrari en est la preuve.
J'ai apprécié aussi la morale de l'histoire où finalement le bonheur ne se trouve nullement dans le fait d'être beau, riche ou absolument banal, mais simplement d'être aimé et compris par la personne que l'on a choisi : là, se trouve tout le bonheur du monde !
L'histoire se présente vraiment comme une jolie fable des temps modernes !
Par contre, petit bémol, je n'ai pas du tout apprécié que le concept de "moyennitude" soit mis de cette manière en avant, devienne quelque chose de populaire, même s'il s'agissait de montrer comme les foules se font manipuler pour embrasser un nouveau concept reconnu comme un standard à la mode.N'étant ni particulièrement belle, ni particulièrement moche, ni bête ni grosse tête, je trouve que faisait partie de la "moyenne" justement, il convient justement de se démarquer pour en sortir plutôt que de s'y complaire. J'estime que si ce critère devient le critère absolu de comparaison, alors la société va encore plus dériver de ce qu'elle ne fait actuellement vu que plus personne ne cherchera à se surpasser, vu qu'être dans la moyenne, c'est la norme. Je ne pense pas que l'auteur ait donné cet exemple justement pour attirer l'attention du lecteur sur le fait aberrent que la plupart d'entre nous (et moi aussi, je l'admets vu que je regarde des conneries de télé-réalité) mais vu la manière dont certaines idées se propagent, je préfère dire ce que j'en pense, néanmoins.
Un mot sur les personnages.Comme je le disais en intro, je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal... mais pas simplement du fait qu'il n'a pas de nom. Je l'ai trouvé niais par moment et qui se laissait un peu trop faire par Lucinda. Parfois j'ai eu l'impression qu'il n'avait aucune volonté et qu'il se laissait aller...Les autres personnages ne m'ont pas non plus laissé une impression forte, sauf peut-être la mère... que j'ai royalement détesté.Sous le couvert de protéger son fils, j'ai senti quelqu'un de très égoïste et de dur et je n'ai pas du tout aimé sa réflexion lorsque Lucinda leur a proposé le contrat en or... Lucinda est un peu le Lucifer du récit, un personnage ambitieux, manipulatrice et sans coeur.
Je trouve toujours dommage de refermer un livre en n'ayant pas en tête un personnage qui m'a marqué et dont je garderai un excellent souvenir.L'Homme le plus beau du monde a beau être le plus beau, il ne sera pas, pour moi, l'Homme qui m'a laissé THE souvenir inoubliable...
Un mot sur l'écriture.Comme je l'ai dit en intro, j'ai trouvé que le narrateur aurait pu être un gamin de 15 ans, tellement le style est pauvre et inintéressant. C'est rare que je sois si dure mais pour le coup, le style m'a vraiment déçue et si les idées véhiculées dans le récit (c'est quand même le plus important !) ne m'auraient pas séduites autant, un abandon aurait été envisageable.
En conclusion, je reste mitigée sur ce livre de Cyril Massarotto, le premier que je lis de cet auteur. Et sans être originale et parce que j'ai bien aimé la reprise du concept du Juge par Pikachu dans sa chronique, je pense que comme elle je voterai "en sursis"... le temps de lire un autre livre de l'auteur pour me faire vraiment mon idée.
Ce que je retiens de ma lecture :
- Le Plus : Des idées originales, une fable des temps modernes qui résument bien la société consumériste dans laquelle on vit.
- Le Moins : un personnage principal pas attachant du tout, sans nom... et un style narratif décevant.
- La Note ? 7/10
Je remercie Stéphanie des Editions Xo! pour l'envoi de ce livre.