TP2 : Le maquereau
Parasitisme à gogo !Pour ce second TP nous passons dans le groupe des vertébrésavec le maquereau, poisson pélagique (de haute mer) relativement commun, quifait l’objet d’une pêche industrielle. L’exploitation de se poisson gras (richeen omega3, vitamines A, et B) se fait bien sur à destination de l’Homme, maiségalement des élevages de saumons. Sachant qu’il faut 6kg de poissons pour« faire » 1kg de saumon, et qu’une personne meurt de faim toutes les4 secondes dans le monde … cherchez l’erreur !
Ceci étant dit, les hommes et les prédateurs naturels du maquereau ne sont pasles seuls à l’exploiter en tant que ressource! Ainsi on trouve dans la cavitégénérale, de nombreux vers parasites de quelques millimètre de long, roulés ende petits cercles jaunes ou blancs opaques, ou formant parfois des kystes. Mentionnons par exemple le genre Anisakis, petit ver nématode,pouvant provoquer une forte réaction immunitaire lorsqu’il est consommé avec lachair crue des poissons.
Mais ces parasites ne sont rien en comparaison de celui découvert dans lacavité buccale d’un des maquereaux (photo). Il s’agit d’un crustacé isopode(toutes les pâtes sont identiques) comme le cloporte) de la famille des Cymothoidae long dequelques centimètres. Pour l’identification exacte, le groupe DORIS : Données d'Observations pourla Reconnaissance et l’Identification de la faune et de la flore Subaquatiques, a permis de conclure qu'il s'agit de Ceratothoa oestroides (Remerciements à Benjamin Guichard, vétérinaire spécialiste des pathologies des poissons, et Jean-Paul Trilles, Professeur spécialiste pour certains Crustacés).
Ceratothoa oetroides
[La cavité buccale du maquereau, et le crustacé parasite observé Ceratothoa oestroides: longueur environ 3 cm (Autres photos). Ce parasite "peut poser problème dans les élevages méditerranéens de bars et daurades, non pas tant par les lésions buccales qu'il provoque que parce qu'il empêche les poissons de s'alimenter normalement" indique B. Guichard.]
La ligne latérale ou le toucher à distance
Le maquereau se déplace en bancs compacts (photo d'introduction) et l’on peut s’interroger sur cettecapacité à réaliser des déplacements synchronisés à grande vitesse sansqu’aucune collision ne se produise. Le secret réside dans la ligne latérale sensorielle que l’on peu observer sur lapartie latérale supérieure du corps de l’animal. Il s’agit en fait d’unesuccession de mécano-récepteurs ouneuromastes. Lorsque la pression d'eau augmente sur le neuromaste les cellules ciliées qu'il contient se déplacent et transmettent le signal auxdendrites de neurones ganglionnaires. Ces neuromastes sont situés soit directement à l’extérieur, soitenfermés dans un canal (le canal de la ligne latéral) qui permet la protectiondes récepteurs et l’amplification du signal.
Ce système latéral est sensible aux déplacements d’eauenvironnants ce qui permet d’équilibrer la nage, de percevoir la vitesse dedéplacement ou encore de sentir un obstacle ou un prédateur arriver. En plus decela la ligne latérale serait également impliquer dans la perception des bassesfréquences, bien qu’on ne puisse pas vraiment parler d’audition. C’est ainsi queles poissons perçoivent les pas lourds du pécheur sur la rive. Enfin ladécouverte de magnétite Fe2O4 dans le système latéral du saumon, laisse supposer que cet organepourrait être impliquer dans la perception du champs magnétique terrestrepermettant ainsi aux poissons migrateurs de se localiser dans l'immensité de l'océan.
Il est à noté que ce système, parfaitement adapté à la vie aquatique, tire profit de la densité du milieu aqueux. A l'inverse les organismes terrestres développerons l'audition, l'air peu dense étant plus propice aux transmission de vibrations.
Petits gestes techniques…
En plus du déroulement de l’intestin très fragile, la dissectionprésente quelques gestes un peu délicats permettant de libérer le foie et la vésiculebiliaire qui lui est rattachée, de la cavité générale. Ainsi après avoir ôté lanageoire pectorale et la rate, il faut couper deux attaches qui relient lavésicule biliaire à la paroi dorsale : un vaisseau sanguin et dumésentère. Tant que ces liens sont présents la vésicule biliaire forme un angledroit avant de rejoindre le foie, une fois coupé, la vésicule n’est plus reliéeque par le canal cystique au foie.
Pour le foie les choses se compliquent encore un peu, non seulement cet organeest fragile, mais en plus il est attaché en avant par un important vaisseausanguin : la veine sus hépatique. Cette veine est difficile à observer carelle est profonde et recouverte en partie par le foie. Il va donc falloir lasectionner, le plus souvent en devinant son emplacement avec une paire de pince.Une fois coupé, une quantité importante de sang se déverse et le foie estlibre, rattaché uniquement au tube digestif par le canal cholédoque et desadhérences avec les caeca pyloriques.
Les poupées russes Une dernière observation peut être faite en fin dedissection, permettant de mieux appréhender le régime alimentaire de cespoissons, elle consiste à inciser l’estomac pour en observer le contenu. Laplupart du temps le maquereau se nourrit de zooplancton mais en période dereproduction, de mars à juillet, il devient prédateur et chasse les poissons depetite taille comme les sardines ou les anchois. Le record observé lors des TPest de 6 sardines (déjà bien digérées) dans un seul estomac. Dans certains cas,les poissons ingérés entiers (alors qu’ils mesurent plus de 5 cm de long), sontencore en relativement bon état (cf photos) donnant alors une étrangeimpression de poupées russes… Une dissection pourrait-elle en cacher uneautre ?! [Contenu stomacal d'un maquereau: 3 sardines dans un état de digestion +/- avancé]
[La dissection terminée]
Sources :
- Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Maquereau_commun
et http://fr.wikipedia.org/wiki/Anisakis - Le site DORIS : http://doris.ffessm.fr/
- Pour le système latéral : Biologie animale, Lescordés : Anatomie comparée des vertébrés. 9e édition. André Beaumont , Pierre Cassier. Editions Dunod 653p.