Conflit social à la mairie de Noisy-le-Sec entre l'intersyndicale des agents communaux et la maire socialiste sortante

Publié le 28 octobre 2010 par Jenbproductions

De loin, le kanopi et la fumée du barbecue pouvaient laisser croire à une manifestation plutôt bon enfant. Mais à en écouter de plus près les propos d'une soixantaine d'agents communaux, il y a de la brouille entre les personnels de notre municipalités et la chef du personnel qui n'est autre qu'Alda Pereira-Lemaitre (PS), Maire sortante et candidate à sa propre succession.

Sur fond de grève contre la réforme des retraites

Mais il ne faut pas se tromper de sujet. Entre des élections municipales partielles qui s'annoncent mouvementées (voir aussi sur Le Post.fr) et le mouvement national contre la réforme des retraites, il faut faire la différence. Car même si cette manifestation intervient après une déclaration fracassante d'un représentant des Agents Communaux le 30 septembre dernier au Conseil Municipal, le mouvement spontanné d'hier mercredi 27 octobre était, lui, directement lié au mouvement de grève au sein des services municipaux contre la réforme des retraites. Comme l'explique Didier Lemoine, le la CGT territoriaux ( droite sur la photo ci-dessous) :

« Non seulement nous sommes devant la mairie, mais nous occupons la mairie, parce qu' une délégation inter-syndicale a rencontré madame le Maire lundi 25 pour lui poser deux questions précises demandées en A.G :
- A quel hauteur vous engagez-vous pour le non prélèvement des jours de grèves, puisqu'il faut savoir qu'à la mairie de Noisy-le-Sec nous sommes en grêve reconductible depuis le 12 octobre, (avec tous les jours entre 150 et 200 collègues en grêve (...)
- Et la seconde question  concernait la journée du 28 octobre, puisque nous demadions à madame le Maire  qu'elle ferme tous les services municipaux et qu'elle permette aux collègues de marticiper le matin à une Assemblée Générale (...) et l'après midi à une manifestation nationale.
A l'issue de cette réunion de lundi 25, madame le maire, qui était seule, nous a dit clairement à nous sept (...) allait largement au delà de ce que nous demandions puisqu'elle nous proposait le non prélèvement intégral pour toutes les journées de grêve pour tous les agents, y compris à ceux qui avaient posé des congés pour participer au mouvement. (...) Et pour la journée du 28 [NDLR, aujourd'hui], tous les services étaient fermés, elle nous a même encouragé à demander le théâtre, (...) , Et puis hier et ce matin, elle sort un communiqué où elle sevient sur sa parole en disant qu'elle ne fermera pas tous les services, elle fermera seulement la mairie et le centre administratif, et qu'ensuite elle ne prélèvera pas les jours de grêve que pour les mouvements nationaux, c'est à dire quatre dates en octobre au lieu des quinzes promises
».
Et le représentant syndical de poursuivre : « (...) on dénonce la parole non respecté, on pense que c'est très grave , d'abords qu'un élu de la République puisse ainsi revenir sur sa parole. En plus le comble de l'histoire c'est que le lundi, pour des raisons de campagne electorale, elle nous avait demandé de communiquer directement au personnel. (...) Et aujourd'hui, elle  clairement elle dit aux collègues que nous n'avons pas compris, donc soit on est complêtement idiots, soit nous sommes des menteurs. Donc c'est très grave de la part d'un élu qui se dit solidaire du mouvement de considérer les organisations syndicales comme des pantins que l'on peut instrumentaliser à tout moment ».
Et c'est vrai, la grogne est palpable parmis les personnels présents. L'une d'elle me dit « Moi, je gagne 1295 euros par mois, avec plus de dix ans d'ancienneté. Comment je vais faire si on me prélève un demi-salaire ? »
Et Eric Scarfogliero (à gauche sur la photo du haut)  de la CFDT d'ajouter : « Nous sortons-là d'une rencontre avec le Maire qui reste sur le coup sur les termes de son communiqué, qui sont le paiement des journées nationales, et rien d'autre, (...) Nous effectivement on souhaitait rouvrir et nenouer le fil du dialogue sur les termes qu'on a eu avec elle le lundi dans l'après-midi. Là dessus, on a un blocage de dialogue, Nous ce que l'on demande c'est le respect de la parole donnée parce que là elle baffoue les règles du dialogue social sur la ville. (...) Elle a réussi à créer une unité contre elle, parce qu'on est tout à fait d'accord sur ce qui a été dit ce jour-là, on a entendu la même chose, il y avait des témoignages des personnes de la délégation, (...) On maintient de mot d'ordre de la parole donnée. Là dessus on ne peut pas  revenir là-dessus, on ne peut plus rien entendre du tout de ce Maire-là (...)  »
Pendant que la mairie est occupée, Didier Lemoine fait savoir qu'il a été clairement menacé physiquement par un proche collaborateur du Maire.
Du coté des élus

Interrogé sur ce conflit, Gilles Garnier (PC) (Photo ci-dessous), candidat sur la liste " Rouge et Verte, La gauche ensemble ", ancien élu démissionnaire, confirme : « D'après le communiqué que j'ai vu hier  des deux organisations syndicales C.G.T. / C.F.D.T., il semblait qu'il y avait un accord passé entre le Maire, chef du personnel, et les organisations syndicales. Il semble que cet accord soit remis en cause (...). Malheureusement, là, on est encore sur une situation que l'on a déjà connue sur d'autres sujets, c'est à dire un maire qui tient un discours le lundi, un autre le mardi et peut-être encore un autre le mercredi, et je crois que le personnel communal voit en direct ce que la population a connu sur d'autres sujet. Peut-être dans la nuit, la décision qui est intervenue [NDLR : L'investiture d'Alda Pereira-lemaitre par le bureau national pour mener la liste socialiste dans la batailles des municipales partielles] a redonné une forme de confiance à madame le Maire et qu'elle ne se sent plus liée à des obligations qu'elle avaient prises la veille ?  Si c'est çà c'est encore pire, car je trouve cela très grave, parqu'il est normal qu'un élu prenne une position, parfois cette décision peut déplaire au personnel communal, et çà ne parait pas scandaleux, le Maire est employeur aussi,mais là il semblait que l'ensemble des élus étaient dans la mobilisation, soutenaient le personnel communal, elle est allé au-delà même de leurs demandes, mais maintenant elle les retire. Non, c'est de l'inconstance, et l' inconstance en politique çà dure qu'un temps »

Anne Déo (Les Verts), (photo ci-dessus), la première a avoir démissioné avec ses élus Verts, est quant à elle plus directe : « Mon sentiment est que ce qui se passe ce matin, c'est éxactement à l'image de ce qui s'est passé pendant deux ans et demi. On a un maire qui a comme çà des effets d'annonce, et là elle est en campagne électorale, elle a du se dire qu'elle aller acheter le personnel communal en leur promettabnt de payer toutes les journées de grêve, y compris celles qu'ils n'avaient pas encore faites. Elle a fait une annonce comme çà intempestive et puis elle est revenue sur ses propos, ce qui aà mon sens est très grave,  parce que cela corrobore ce qui se passe depuis deux ans et demi, c'est à dire, ordre, contre-ordre, désordre »
Jean-Paul Lefebvre (PS), dont la candidature n'a pas été retenue par le bureau national malgré le vote en section, n'a pas souhaité s'exprimer.
Après plusieurs entevues, un protocole a enfin été trouvé dans l'après midi par le paiement d'une grande partie des jours de grèves. La Maire n'a cependant pas cédé sur la fermeture des services le 28, ne fermant que la mairie et le centre administratif.
(sources : Le Parisien, JENB Productions)
DOSSIERS SPECIAUX ELECTIONS MUNICIPALES 2010
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Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 28 octobre 2010 - JENB Productions
Egalement vu dans le Parisien édition de Seine-Saint-Denis du 28 octobre 2010