Roman - Editions Robert Laffont - 286 pages - 20 €
Rentrée littéraire septembre 2010
L'histoire : Le nouveau gérant d'un hôtel plutôt minable tombe sur un registre de comptabilité douteux ayant appartenu aux anciens propriétaires, des Corses repartis au pays. Pour cet homme légèrement hypocondriaque et sévèrement paranoïaque, c'est le début d'une série d'événements aussi incongrus que catastrophiques. Car dans cet hôtel singulier, où la clientèle cosmopolite n'est pas moins étrange que les employés, tout peut arriver, même l'impensable. Et forcément, les Corses vont lui envoyer un tueur...
Tentateur : Babelio Masse Critique
Fournisseur : Babelio / Editions Robert Laffont : Merci !
Mon humble avis :Le pitch de ce roman me promettait une lecture divertissante, amusante, décalée, un peu déjantée. Objectif atteint très vite, peut-être trop vite.... Dès le début, je me suis régalée à chaque page devant l'incongruité des situations et le libellé des choses. L'auteur maîtrise parfaitement le sens de la formule hilarante qui fait mouche, qui fait rire, qui met du bon sens et de la pertinance dans des faits si simples qu'on pourrait ne pas les remarquer. A tel point que je décidais de ne plus lâcher mon crayon à papier pour apposer mes petites croix dans la marge à chaque réplique " à retenir".Toute l'histoire ou presque se déroule dans cet hôtel 1*, à qui il manque de la moquette dans l'escalier et de la couleur dans les TV pour prétendre à une deuxième étoile. Et le centre de l'hôtel, c'est bien sûr, la réception. Tout un petit monde cosmopolite et hétéroclite s'y croise et donne lieu à des galeries de portraits bien croqués. Notre réceptioniste ne manque pas d'idées pour dynamiser sa réception. En fonction des nationalités de ses clients, il l'a décore d'un thème différent, pour que chacun se sente un peu chez soi. Nous avons donc la Semaine espagnole, la Semaine Irlandaise... Quand enregistre un apatride... C'est la semaine de l'ONU qui est célébrée. Bonne idée, sympa à lire. Mais n'oublions pas les menaces qui pèsent sur notre gérant.... Et les cadavres qui s'amoncellent tout doucement dans l'hôtel ou dans le quartier... De très bonnes idées donc dans ce livre...
Sauf que j'ai commencé à me lasser un peu. Un moment, j'ai cru que ce livre ne finirait jamais, un peu comme un veilleur de nuit à la réception de l'hôtel regarde la petite aiguille trop immobile d'une pendule. Le style répétitif aussi m'a parfois agacée. Qu'est-ce qu'un style répétitif ? Voici un exemple " J'avoue aussi que je trouvais aussi que c'était plus simple, que ça éviterait de tout compliquer"... D'ailleurs, l'écriture du livre est de celle qui se veulent faussement légères alors que je suis sûre que tout y est posé au millimètre près.
Et la chute me direz vous ? Etonnante et en même temps, tout ça pour ça. Bon, en même temps, dès les premières pages, on s'est qu'on s'aventure dans une lecture décalée, pas de raison que les dernières pages ne le soient pas aussi. "prière de laisser vos armes à la réception" aurait pu être un excellent divertissement avec 50 pages de moins. Cependant, en épurant un peu, si un metteur en scène avait l'idée de porter cette histoire au théâtre, je suis persuadée que le succès serait au rendez vous. Car je le répète, la matière première est vraiment sympa et je me suis vraiment régalée de certaines "citations" !
"J'ai toujours fait preuve d'une certaine imagination, et j'en connais les travers, mais il n'en demeure pas moins que les cimetières sont pleins de gens qui en ont manqué, sinon, ils auraient pris soin d'écrire leur épitaphe à l'avance, plutôt que de se laisser coller des "A mon époux regretté" ou " ll est mort comme il a vécu", par un tiers pas toujours inspiré."
"J'avais appris à apprendre assez vite, mais pas assez pour réussir, probablement".
"C'est une question à laquelle je répondrais : par honnêteté. L'autre nom de la bêtise.
" Ca pourrait prendre moins de temps, mais j'appartiens à l'école qui traine quand elle n'aime pas ce qu'elle fait".
"Elle a dit que si on ne savait pas combiner les couleurs, il suffisait de se baser sur la nature. Elle a donné l'exemple du jaune et de violet : l'iris."
"Chacun s'invente des histoires qui lui permettent de continuer à avancer".
Prière de laisser ses armes à la réception Daniel Fohr Critiques et infos sur Babelio.com