Selon les chiffres, la mafia est « la plus grosse entreprise d’Italie » (expression employée par Michael Moore dans son article de 2007 sur la mafia Italienne). En novembre 2000, un rapport, rédigé par la Confédération générale du Commerce (Confcommercio) italienne indiquait que le produit économique des mafias italiennes représentait environ 15 % du P.I.B. de l’Italie soit près de 834 milliards d’Euros.
En Sicile, la mafia est articulée en près de 150 familles et compte un effectif estimé de 4 000 (sur 5 100 000 habitants) membres permanents. Son chiffre d’affaires annuel est estimé à quelque 15 milliards de dollars pour les activités illégales et 35 milliards de dollars pour les fonds recyclés. Aux USA, ce chiffre d’affaires atteindrait 170 milliards de dollars, pour la mafia sicilienne seulement.
Est-ce un pourcentage suffisant du PIB pour justifier le prêt usuraire, le vol, la contrefaçon, le pizzo, une « taxe » levée sur les commerçants, et bien sur le trafic de drogues ?
Ce qui est certain c’est que la mafia empêche l’Italie – dans notre exemple – de se développer sur de nombreux points: en effet, les investisseurs étrangers hésitent à s’installer dans le sud (seulement 1 sur 10 le fait) ; une autre conséquence est le très faible taux d’utilisation des cartes bancaires, car tout l’argent circule en cash, signe souvent du développement d’un pays.
C.B.