Exemple: je pense que Dirty Dancing est le meilleur film que la terre ait jamais porté. Si les frères Lumière, Méliès, et Edison avaient su que leur dur labeur allait conduire à de tels sommets de beauté et d'émotion, ils auraient légitimement pu demander à se faire canoniser de leur vivant.
En même temps, comment ne pas faillir devant cette critique sociale d'une justesse inouïe, cette éloge de l'amour, cette exaltation des corps, cette débauche de poésie, cette hymne à la vie! Plus qu'un simple film, c'est une véritable philosophie, que je m'acharne à respecter coûte que coûte quotidiennement: il n'est pas encore venu le jour ou je laisserai Bébé courir dans un coin comme un cheval sauvage. Dirty Dancing, c'est la quintessence de la sacralité, c'est ce qui me fait me lever le matin, parce que je sais qu'un jour, je pourrais hurler que "i've had the time of my life, yes I swear it's the truth", tout ça parceque mes yeux auront faim.
Chaque hommage rendu à cette perle du septième art m'émeut jusqu'au plus profond de mes os. Tellement je m'identifie à la danse sale (tu rigoles, mais c'est parce que tu m'as jamais vu danser. Sur la vie de Johnny Castle, je danse trop salement), que je prend tout ça un peu pour moi.
Malgré tout, mon bon goût a ses limites. Je veux bien qu'en occident la liberté de dire ce qu'on a envie (ou presque) soie monnaie courante, qu'il y ait un amas de poubelles pleines et de mouches à caca empilées devant les lycées (notamment devant celui qui est à portée de nez de ma porte d'entrée), et que la musique soit un de ses moyens dits "d'expression", mais quand même:
(âmes sensibles s'abstenir - forts risques de liquéfaction du bulbe rachidien à l'écoute de cette vielle croute en putréfaction infestée de larves de blattes même pas digne du pire des DJ de makina espagnole sous méta-amphétamines) (enfin, ce n'est qu'une question de goût mais bon tout de même)