Quel site est visé par la procédure judiciaire ? Il s'agirait des Indiscrets.com. Ce site d'information sur la politique a fait
l'objet de plusieurs plaintes, déposées, entre autres, par la ministre Valérie Pécresse, Benjamin Lancar, le président des Jeunes populaires, et par Alexandre Gelbard, conseiller de Luc Chatel.
Ces personnalités de droite s'estimaient diffamées dans certains articles.
Grégory Schmidt, le dirigeant de LetMotiv, a été lié au site lesindiscrets en en étant actionnaire, tout comme Jean-Marc Morandini, avant qu'il prenne ses distances. Grégory Schmidt, alors que la
justice cherchait à déterminer qui était responsable des articles jugés diffamatoires, a affirmé ne plus être aux commandes et avoir revendu sa participation. Son associé dans les Indiscrets,
David-Xavier Weiss, secrétaire national de l'UMP, a tenu le même discours. Mais personne n'a depuis endossé la responsabilité du site, désormais détenu par une société domiciliée aux Seychelles.
La perquisition des serveurs de LetMotiv viserait à tenter de dissiper cette confusion.
DÉPÔT DE PLAINTE
Contactée, la brigade de répression de la délinquance à la personne, chargée de cette affaire, ne souhaite pas s'exprimer, citant le secret de l'instruction, mais confirme que l'enquête
concernant les Indiscrets est toujours en cours : "Des actions sont menées – depuis le printemps mais aussi actuellement – dans le cadre de cette enquête, pour savoir qui étaient les titulaires
du site au moment de la publication des articles incriminés. Et il y en aura d'autres à l'avenir."
Grégory Schmidt, joint par Rue89, s'est dit, lui, révolté par la perquisition : "Plusieurs de mes sites étaient toujours hébergés sur ces serveurs et sont aussi bloqués, dont vigneetvin.tv et
plusbellematerre.com. Cela représente une perte de revenus publicitaires. Je vais donc porter plainte par l'intermédiaire de mes avocats."
De son côté, l'avocat d'un des plaignants, l'UMP Benjamin Lancar, s'affiche également combattif: "Je m'interroge sur les conditions de la cession des Indiscrets.com et je note qu'une société
censée détenir des parts aujourd'hui est domiciliée aux Seychelles, lance Philippe Blanchetier. Je pense que le choix de ce lieu n'est fait que pour retarder les procédures judiciaires. Mais nous
attendons les suites de l'enquête."
Source : Le Monde