Depuis quelques jours, la garde gouvernementale et patronale a entonné son nouveau discours : les grèves dans le cadre de la lutte contre le projet de retraite du comte Sarkozy ont coûté cher à l'économie française : entre 200 et 400 millions par jour, nous disent mesdames Lagarde et Parisot, l'une au gouvernement, l'autre au MEDEF, à moins que ce ne soit le contraire, ou les deux, à force on ne sait plus très bien. Soit une addition de 3,2 milliards d'euros pour 8 jours de mouvements sociaux.
Ce chiffre m'a interpellé et j'ai sorti ma calculette :
- le PIB français est d'environ 2.000 milliards d'euros par an. Si nous gardons cette fourchette haute et que nous l'appliquons au PIB français, ces mouvements sociaux ont coûté à l'économie française, c'est-à-dire pas à ses travailleurs, 0,0016 %.
- Par ailleurs, un travailleur qui fait grève une journée se voit prélever 1/30° de son salaire. Le travailleur qui a fait grève les 12 et 19 octobre a donc perdu 6,6 % de son salaire mensuel, soit 0,55 % de ses revenus annuels.
Le rapport est donc simple : 0,0016 % d'un côté, 0,55 % de l'autre. En conclusion, un travailleur qui a fait grève ces deux jours des 12 et 19 octobre est 343,75 fois plus pénalisé que les patrons. Etonnant n'est-ce pas ! Alors avant de s'égosiller, nos deux donzelles ferait mieux de regarder la réalité en face ! Elles en deviennent carrément indécentes !
La réalité parlons-en d'ailleurs, puisque Molex refuse de payer le plan social de la fermeture de son usine française alors qu'elle va distribuer 15 % de bénéfices supplémentaires à ses actionnaires. Honteux, scandaleux... Les mots manquent pour désigner ces ennemis du peuple français. Si nous avions un Etat digne de ce nom, il saisirait les biens de Molex en France, organiserait une vente judiciaire dont les revenus serviraient à alimenter le plan social et interdirait à cette société de travailler en France. A moins qu'exaspérés, les travailleurs finissent par se servir eux-mêmes.
Auquel cas nos deux enfants gâtées n'auraient pas fini d'avoir des mots de tête. De toute façon, qu'elle ne se fassent pas d'illusions. A force de démotiver les travailleurs, de ne pas leur payer ce qui leur est légitimement dû, à continuer de les exploiter, elles obtiendront automatiquement le contraire de l'effet désiré : c'est qu'on obtiendra en tout et pour tout une baisse de la productivité et donc des revenus en France.
A bon entendeur salut !