Journaliste et collaborateur du magazine Connaissance des arts, Jérôme Coignard a signé mi-octobre un nouvel ouvrage passionnant : Une femme disparaît. Le vol de la Joconde au Louvre en 1911. Faisant suite à son livre Loin du Louvre. Le vol de la Joconde publié en 1998, l'auteur revient en détails sur le vol de la célèbre Mona Lisa au Louvre en 1911.
Plantons le décor : Le Louvre, mardi 22 août 1911, le peintre Louis Béroud s'impatiente. La Joconde,
qu'il est venu copier, n'est pas à son emplacement habituel dans le Salon Carré. Le gardien Paupardin la fait chercher chez le photographe du musée, chez les conservateurs. Rien. L'alerte est
donnée : on a volé la Joconde ! Le préfet de police Lépine fait boucler le musée. Dans ses moindres recoins, le Louvre est fouillé : en vain. Deux étudiants allemands, un forçat évadé de la
Guyane, une bande internationale de receleurs, un collectionneur aux moeurs douteuses : les pistes suivies par la police se multiplient. Guillaume Apollinaire, suspecté à son tour, est écroué à
la Santé. Picasso vit dans la terreur d'une arrestation... Dans une France encore meurtrie par l'affaire Dreyfus, l'incroyable vol du Louvre indigne et captive l'opinion...
On croit d'abord à une farce, puis l'évidence du vol criminel s'impose. C'est alors dans le monde entier un déferlement de stupeur et d'indignation. La police et la justice s'essoufflent, les
pistes se multiplient à Paris, à Londres, à Bruxelles, à Berlin. On néglige au passage un indice capital, l'empreinte digitale laissée par le voleur sur la vitre du tableau... Pendant deux
ans, la Joconde est introuvable. Quand, en 1913, on retrouve enfin le tableau à Florence, le voleur, un ouvrier italien, Vicenzo Perrugia ne semble pas à la hauteur du crime...
C'est sur cette véritable saga policière que Jérôme Coignard revient dans son ouvrage, rassemblant les archives et la presse de l'époque et proposant une solution à cette énigme. L'auteur propose également une réflexion intéressante sur le mythe de la Joconde, mi-tableau, mi-être humain, qui a suscité depuis sa création entre 1503 et 1506 par Léonard de Vinci curiosité et obsession auprès du public et des artistes : pourquoi cette fascination, ce sourire, ce paysage ? Pourquoi vouloir à tout prix la contempler tel un passage obligé ? Un mythe qu'il faut désacraliser à l'instar de Marcel Duchamp, optant pour des moustaches et un acronyme LHOOQ ?
Une belle façon de s'interroger sur une pièce maîtresse de l'histoire de l'art et des musées !
Jérôme Coignard, Une femme disparaît. Le vol de La Joconde au Louvre en 1911, Paris, Le Passage, 2010, 358 p.
Pour aller plus loin :
Retour sur les faits du vol : http://caledosphere.com/2008/03/29/le-vol-de-la-joconde-rappel-des-faits/
Un site Web interactif de France 5 consacré à la Joconde : http://www.curiosphere.tv/joconde/home.html
A lire aussi sur le blog sur la question du vol dans les musées : Vol au musée : Un jeu d'enfant ?
Musée-Oh! Vidéo : le vol dans les musées
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LES COMMENTAIRES (1)
posté le 09 novembre à 06:43
ce tableau a t il ete vole en 1911 ?