"La concertation avec les partenaires sociaux a été longue, la plus longue de toutes nos réformes de retraites. Puis est venu le temps du débat au Parlement. Est-ce qu'il y a eu un coup de force ? La réponse est évidemment non. Le Parti socialiste a tout simplement oublié comment fonctionnent les institutions dans une démocratie et le rôle central du Parlement. Le débat à l'Assemblée nationale a eu lieu au fond, avec intensité, parfois même avec une grande violence. Puis il y a eu au Sénat un débat d'une très grande longueur, trois semaines jour et nuit, l'un des débats les plus longs de l'histoire de la Cinquième République. Le problème du Parti socialiste, c'est qu'il est entré très tard dans le débat de fond sur les retraites.
(…) Notre réforme garantit le retour à l'équilibre au moins jusqu'en 2020. C'est une avancée essentielle, qu'aucun autre projet, et sûrement pas celui de l'opposition, n'aurait permis. Cela ne signifie pas évidemment qu'il faut s'interdire de réfléchir à l'après. C'est le sens de cet amendement, qui nous permettra d'avoir un vrai débat sur un régime par points, mais uniquement lorsque la réforme sera pleinement entrée en vigueur Il ne faut pas faire en effet croire aux Français qu'un régime par points règle tout comme par magie : il n'a de sens que lorsque le déficit a d'abord été supprimé" a déclaré Eric Woerth, ministre du Travail, dans un entretien accordé le 27 octobre à La Tribune.
Une promulgation à la mi-novembre
Alors que la réforme des retraites doit être votée définitivement aujourd’hui au Parlement, le ministre du Travail tente de rester optimiste quant à sa portée et son efficacité sur le déficit. Les prévisions données par le ministère du Travail, en août dernier, sont d’ailleurs en contradiction avec les propos d’aujourd’hui. A l’époque, la réforme des retraites aurait toujours laissé un déficit de 4 milliards d’euros en 2010.
Eric Woerth ne pense pas que les différents mouvements sociaux puissent avoir un impact. Et quant on lui mentionne le précédent du CPE, il répond : "Le CPE est un exemple qui n'a rien à voir. Ce n'était pas une loi nécessaire, et ce n'était pas un texte qui faisait consensus dans la majorité. La réforme des retraites est au contraire indispensable pour l'avenir de notre protection sociale et j'ai pu personnellement constater à quel point la majorité la soutient." Quant à la promulgation, elle devrait avoir lieu à la mi-novembre en prenant en compte la saisine du Conseil Constitutionnel.