Les patients atteints de cancer de l'estomac métastasé et étant HER2+++ vont pouvoir bénéficier d'herceptine en plus d'une chimiothérapie classique. Cette décision vient d'être prise par la commission européenne suite à l'étude internationale ToGA qui a montré que le traitement par Herceptine prolonge significativement la vie des patients présentant ce type agressif de cancer. Pour le moment le taux de survie supplémentaire attribué à Herceptine est de quelques mois mais les statistiques sont à faire. J'avais lu les mêmes chiffres à propos du cancer du sein métastasé et herceptine, je gagnais seulement quelques malheureux mois en lisant les publications de l'étude. Elle n'avait pas assez de recul. Je suis tombée dernièrement sur la même publication mais actualisée et le délai de survie avait bien augmenté grâce à Herceptine.
Devant les résultats très prometteurs de cette étude ToGA en phase III, la commission européenne a accéléré le processus pour autoriser l'administration d'herceptine pour les patients atteints de cancer de l'estomac avancé.
ToGA est la première étude randomisée de phase III portant sur l’administration d’Herceptine à des patients souffrant de cancer de l’estomac HER2-positif inopérable au stade avancé, récidivant et/ou métastatique
Celle-ci a été initiée sur la base d’éléments montrant que le traitement ciblé par Herceptine a fait preuve d’une efficacité sans précédent dans le traitement du cancer du sein HER2-positif (j'en suis la preuve vivante). Or une surexpression de HER2 a également été attestée lors de cancer de l’estomac. Les traitements ciblés du cancer sont des médicaments ou d’autres substances qui bloquent le développement et la dissémination de la tumeur en interférant avec des molécules spécifiques impliquées dans la croissance et la progression tumorales.
Herceptine est un anticorps humanisé conçu pour cibler et bloquer la fonction de HER2, protéine produite par un gène spécifique doté d’un potentiel cancérogène. Le mode d’action d’Herceptine est unique en ce sens qu’il active le système immunitaire de l’organisme et supprime HER2 pour cibler et détruire la tumeur. Herceptine a fait la preuve de son efficacité thérapeutique inégalée lors de cancer du sein HER2-positif tant au stade précoce qu’au stade évolué (métastatique). Administré en monothérapie ou en association – simultanée ou séquentielle – avec une chimiothérapie standard, Herceptine s’est avéré améliorer les taux de réponse, la survie sans maladie et la survie globale tout en préservant la qualité de vie des femmes souffrant de cancer du sein HER2-positif.
Herceptine est commercialisée par Genentech aux Etats-Unis, par Chugai au Japon et par Roche dans le reste du monde. Depuis 1998, Herceptin a été utilisé pour traiter plus de 740 000 patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif dans le monde.
La suite est un article que j'ai recopié sur Le Parisien à l'adresse suivante :
http://www.leparisien.fr/societe/la-recherche-progresse-a-grands-pas-22-10-2010-1119049.php
La révolution Herceptine
Lorsqu’elle a été présentée à l’American Society of Clinical Oncology aux Etats-Unis en 2005, le plus grand congrès mondial de cancérologie, l’Herceptine, fabriquée par Roche, a été accueillie par une standing ovation de cinq minutes. Les meilleurs oncologues au monde avaient des larmes dans les yeux.
Et ils ne se sont pas trompés. Cinq ans plus tard, l’arrivée de cette molécule dans la lutte contre le cancer du sein a constitué une véritable révolution. Destiné à soigner les pathologies mammaires les plus agressives — celles dont les tumeurs ont le gène HER 2, soit 25% des cancers du sein — ce médicament réduit de 50% les risques de récidives. Au point que certains oncologues n’hésitent pas à dire que depuis l’arrivée de l’Herceptine, avoir un cancer agressif est en quelque sorte une "bonne nouvelle" puisque c’est la forme de cancer du sein qui bénéficie du médicament le plus efficace.
Les traitements personnalisés grâce à la génétique des tumeurs
En 2008, toujours à l’Asco, trois présentations — sur le côlon, le poumon et le testicule — ont confirmé l’intérêt de connaître au plus près les gènes du patient afin de cibler les traitements qui lui conviendront le mieux. La signature génétique d’une tumeur, sa carte d’identité, permet de prévoir par exemple pour quel malade du cancer du poumon une chimiothérapie post-opératoire est réellement bénéfique. Il est donc possible d’éviter les traitements inutiles et leurs effets secondaires. « Aujourd’hui, on analyse systématiquement les tumeurs du sein, du poumon et du côlon de nos malades, souligne le professeur David Khayat, chef du service de cancérologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Nous cherchons la présence de certaines mutations génétiques afin de choisir le traitement qui sera le plus efficace. »
Le vaccin contre le cancer de l’utérus
Un vaccin préventif contre le cancer : les chercheurs en rêvaient, et c’est contre le cancer du col de l’utérus qu’il a vu le jour en 2006 (le Gardasil de Sanofi Pasteur MSD et le Cervarix de GSK). Si toutes les jeunes filles de 14 à 25 ans se faisaient vacciner, cette pathologie provoquée par le papillomavirus, un virus dermatologique, et qui tue chaque année plus de 1000 femmes, pourrait être presque éradiquée. Toutefois ce vaccin préventif n’offre pas une couverture contre tous les types de papillomavirus (qui sont une quinzaine au total). Mais il a l’avantage de protéger des deux plus dangereux, en cause dans 80% des cas de cancer. Le dépistage par frottis réguliers reste donc nécessaire.