Souvenez-vous : dans un des précédents articles publiés sur notre blog mi-octobre, nous évoquions le lancement aux Etats-Unis d’un projet de parc géant d’éoliennes off shore au large de la côte est, projet d’un montant de 5 milliards de dollars soutenu par Google. C’est désormais au tour des panneaux solaires d’avoir le vent en poupe. En effet, le gouvernement américain a donné le feu vert, lundi 25 octobre, à l’installation de quatre centrales solaires d’une puissance de 250 mégawatts chacune. Il n’est pas étonnant alors que 55 entreprises sur 100 soient américaines dans le classement Global Cleantech 2010.
- Un gigantesque complexe d’énergie solaire en Californie…
Cette installation, qui se compose de quatre centrales solaires de 250 mégawatts chacune, sera capable de produire jusqu’à 1 000 mégawatts, soit suffisamment d’électricité pour alimenter de 300 000 à 750 000 habitations et d’en faire « la plus grande centrale solaire dans le monde« , a dit M. Salazar, ministre des affaires intérieures américain.
Ce projet mené par la firme Solar MillenniumLLC s’étendra sur 2 842 hectares, près de Blythe, dans le comté de Riverside, et devrait créer mille emplois au plus fort de la construction. Une fois construit, le complexe emploiera près de 300 personnes de façon permanente. Selon le Wall Street Journal, le coût du projet est de 6 milliards de dollars (4,28 milliards d’euros), mais Solar Millennium pourra bénéficier d’un prêt conditionnel de 1,9 milliard de dollars du ministère américain de l’énergie.
« Ces projets comptent parmi les plus importants projets solaires du monde, a ajouté M. Salazar. Les États-Unis ne peuvent se permettre d’être dépassés par la Chine, l’Allemagne ou l’Inde. Nous n’accepterons pas d’être en deuxième place. » Parallèlement, un consortium d’entreprises incluant Google, Chevron et BP a signé des contrats avec la Californie pour fournir 2,6 gigawatts en énergie solaire au cours des prochaines années. La Californie doit tirer 33 % de son énergie de sources renouvelables d’ici à 2020.
- …mais aussi bien d ‘autres dans tout l’espace américain
Ce projet s’ajoute à une série d’autres initiatives dans le secteur des énergies renouvelables, annoncées ces dernières semaines par le gouvernement américain. Plus tôt en octobre, le ministère des affaires intérieures a en effet autorisé le premier de cinq projets d’énergie renouvelable jamais réalisés sur des terres fédérales, dont quatre en Californie et un dans le Nevada, deux Etats particulièrement affectés par la récession. M. Salazar avait également inauguré la plus grande usine au monde de production d’éoliennes à Pueblo dans le Colorado, construite par le groupe danois Vestas Wind Systems. Il avait, une semaine avant, signé un bail pour l’installation du premier parc d’éoliennes au large des côtes du New Jersey, sur la façade Atlantique.
- Les Américains optent de plus en plus pour les énergies renouvelables à domicile
Si les très grands projets en faveur des énergies renouvelables sont au rendez-vous sur le sol américain, la population n’est pas en reste. Les projets à domicile pour se doter en panneaux solaires sont en très forte croissance. Selon une nouvelle étude de la Solar Energy Industries Association, les Américains ont installé des panneaux solaires capables de générer collectivement 339 mégawatts d’électricité depuis le début de l’année. Les experts prévoient de dépasser d’ici la fin de l’année le record de 435 mégawatts.
La vitesse d’expansion du solaire a quadruplé aux États-Unis depuis 2006, notamment à cause de la baisse des prix. En raison de la popularité de cette technologie et des aides gouvernementales pour favoriser son développement, les coûts associés à l’installation des panneaux ont diminué de 19% en Californie depuis 2008.
La Californie est encore en avance pour les technologies vertes. Rien d’étonnant alors que les deux tiers des sociétés les plus prometteuses dans le domaine du solaire et des énergies renouvelables y soient établies selon Cleantech 100, palmarès mondial de l’innovation.
- Classement Cleantech 2010
Cleantech Group en collaboration avec The Guardian ont réalisé ce classement pour la deuxième année consécutive, pour récompenser les entreprises les plus éco innovantes. Cette année, les experts se sont penchés plus précisément sur la question : quelles entreprises éco innovantes sont les plus susceptibles d’avoir un impact économique conséquent au cours des 5-10 prochaines années ? Des centaines d’experts ont participé au processus de sélection et ont dû désigner les 100 entreprises les plus éco innovantes parmi 3138 compagnies nominées. Au cours de plusieurs étapes de sélection, les experts ont noté les entreprises selon trois critères : l’éco innovation, leur part de marché et leur croissance et les compétences et les ressources de l’entreprise pour mettre au point ces technologies.
Le site du quotidien britannique The Guardian a dévoilé mi-octobre le classement du Global Cleantech 100 réalisé par Cleantech Group et récompensant les meilleurs entreprises en matière d’innovation verte. Sont récompensées des entreprises qui innovent aussi bien dans le domaines des énergies renouvelables (solaire, photovoltaïque, solaire thermique, stockage des énergies solaires, etc), de la gestion des déchets (création d’énergie à partir des déchets), des transports (biocarburant, véhicules électriques, etc), de l’éco construction (système d’éclairage intelligent, chauffage et climatisation, maison écologique, bois durable, ciment décarbonné, etc.) parmi tant d’autres.
Sur les 100 entreprises classées, 55 sont américaines ! Les pays qui remportent le plus d’entreprises classées sont ensuite le Royaume-Uni et l’Allemagne avec respectivement 11 et 7 entreprises éco innovantes . La France est bien loin derrière avec seulement 2 entreprises éco innovantes récompensées. Il s’agit de McPhy qui œuvre dans le domaine du stockage de l’hydrogène et Recupyl qui se charge de traiter et valoriser les déchets grâce aux technologies de l’hydrométallurgie. La Chine et l’Inde ont chacune 3 entreprises classées.
- L’avis Sequovia
Il ne s’agit pas d’une découverte : les pays européens et la France en particulier ont une longueur de retard en termes d’innovation. L’Europe s’était fixée un objectif de 3% du PIB consacrés à l’innovation, objectif qui n’a pas été atteint. A titre d’exemple, les Etats-Unis consacrent 272 milliards de dollars pour l’investissement , montant qui équivaut à 2.8% du PIB du pays. La Chine est même depuis peu le deuxième investisseur mondial en recherche et développement. Par ailleurs, si la Chine et l’Inde ne sont pas encore considérées comme des pays développés pour de nombreuses raisons (question d’égalité et de liberté notamment), elles ont néanmoins parfaitement réussi leur transition en ce qui concerne les technologies, l’innovation et la formation. Les universités indiennes comme chinoises n’ont plus rien à envier aux grandes universités américaines ou européennes désormais.