Dans un arrêt en date du 27 décembre, le tribunal administratif de Rouen avait annulé, sur demande du Ministre, la délibération du conseil municipal datant du 19 octobre, au motif que la ville aurait dû au préalable consulter la commission chargée d’examiner les demandes de déclassement de “pièces” des collections publiques nationales.
La ville considère en effet que cette tête tatouée et momifiée, don d’un particulier à son muséum d’histoire naturelle au XIXe siècle, fait partie de “restes humains” et ne doit donc pas faire l’objet d’un droit patrimonial quelconque.
L’initiative de la mairie de Rouen a suscité les foudres de Christine Albanel, ministre de la Culture, qui craint pour les collections françaises, comme les antiquités égyptiennes du Louvre ou celles du Musée des arts premiers du Quai Branly. Elle avait rétorqué, tentant de justifier sa démarche, que cette tête faisait partie des objets sociaux “au statut très particulier”, qu’on ne peut apprécier “comme étant des restes humains qui tomberaient sous le coup de la loi bioéthique”.
Rien de changé sous le soleil français : Il y a, en République, des humains qui le sont plus que d’autres. Coïncidence ? L’ONG Survival International vient de publier une liste noire des pays oppressant les populations indigènes. Si la France n’y figure pas, un problème demeure toutefois en Guyane. Extraits de l’interview de la porte-parole de Survival France, Magali Rubino, dans Metro : “En France, on nie l’identité des peuples indigènes […] Quand on parle de peuples indigènes, en France, cela ne concerne que l’étranger. “