Ainsi, la correspondante du Figaro aux États-Unis, Laure Mandeville, écrivait dimanche un nouvel article au vitriol sur le mouvement des « Tea Parties ».
Deux confusions de taille dans le corps du texte. Elle fait témoigner un Américain qui se plaint de ce que le gouvernement américain a eu une « politique beaucoup trop libérale », ajoutant : «L’État ne peut se substituer aux individus et leur assurer à tous la réussite. C’est normal qu’il y ait des pauvres. Trop de protection met en péril notre économie». Est-ce vraiment le discours de quelqu’un qui dénonce une « politique beaucoup trop libérale » ?
Non ! Laure Mandeville ignore simplement, ou feint d’ignorer (accordons-lui le bénéfice du doute et admettons qu’elle est de bonne foi), que « liberal », en anglais, ne signifie pas « libéral », mais « social-démocrate », « socialiste », voire « gauchiste », soit presque l’inverse de son équivalent français. Le politologue et sociologue américain James Burnham a bien expliqué l’évolution du terme « liberal » dans son livre Suicide of the West (1964).
Plus loin, Laure Mandeville écrit que les frères Koch, financiers des Tea Parties, sont aussi ceux du « Parti libertaire ». La journaliste décrit également le Cato Institute comme un think-tank « libertaire »… En fait, la correspondante a mal traduit le terme « libertarian » qui signifie « libertarien », c’est-à-dire partisan de toutes les libertés, économiques notamment, ce qui n’est pas le cas des libertaires de gauche, lesquels ne sont favorables qu’aux libertés « sociétales » : drogue, avortement, euthanasie, contraception, etc.
Les « bobards » de Marianne
À Marianne, c’est le rédacteur en chef économique et social, Hervé Nathan, qui a pris la plume pour dénoncer le programme de rigueur du Premier ministre britannique, le conservateur David Cameron, dont nous avons eu l’occasion de dire qu’il n’était pas si « rigoureux » qu’on veut bien le croire.
Mais qu’à cela ne tienne ! Pour Hervé Nathan, le programme de David Cameron « frise le libertarisme » (sic), son projet étant… « libertarien »… Là encore, le journaliste a mal traduit le terme « libertarian », un terme qui, d’ailleurs, convient assez peu pour décrire la politique menée par Cameron.
Hervé Nathan commet en outre une erreur majeure en écrivant que le néo-conservatisme est né dans les années 1980 au Royaume-Uni, alors qu’il est né aux États-Unis dans les années 1950 comme l’a relaté l’écrivain Alain Laurent.
Hervé Nathan précise dans son profil sur Marianne2.fr qu’il a co-écrit le livre Les Bobards économiques. Il lui reste donc à écrire Les Bobards philosophiques et Les Bobards linguistiques en erratum à l’article incriminé.
Article repris depuis Le Cri du Contribuable avec l’aimable autorisation de Roman Bernard