Maillol est né à Banyuls d’une famille de pêcheurs et de vignerons. En 1881 il « monte » à Paris pour suivre les cours de l’Ecole des Beaux-Arts et devenir peintre. Ses débuts sans grands succès sont assez difficiles, déçu il retourne dans sa province en 1893 où il ouvre avec sa femme Clothilde un atelier de tapisserie composant leurs propres colorants végétaux. « L’époque de la tapisserie a été la plus belle de ma vie » dira-t-il.
Sa rencontre avec Maurice Denis lui redonne courage. Maurice Denis, peintre et écrivain est un des théoriciens du mouvement Nabi, sa maison de Saint-Germain-en-Laye est aujourd’hui devenu musée (Le Prieuré). Mais plus que Denis, c’est avec Paul Gauguin qu’il a une révélation, le peintre aussi sculpteur lui fait découvrir la céramique et la sculpture. Tout y passe, sculpture en bois, terre-cuite, pierre et bronze. « Pour un Gauguin de Tahiti, je ferais n’importe quel sacrifice ; je vendrais ma dernière chemise. »
A cette époque la sculpture est dominée par Rodin, lequel en voyant Léda (1900) apprécie le chef-d’œuvre et présente Maillol à Harry Kessler le grand mécène des arts et des lettres, ami de Cocteau, Gide, Clemenceau etc. Dès lors sa carrière va décoller.
Artiste reconnu, il conservera sa simplicité. Il avait gardé son accent catalan et s’habillait toujours comme un berger, pèlerine, pantalon de velours taché de plâtre, béret basque et espadrilles usées. Il est décédé dans un accident de voiture.
Ici à Marly premier étonnement, s’il y a bien une rue et une impasse Maillol, elles sont très éloignées de la maison et de l’atelier de l’artiste. Maillol travaillait dans un petit hangar qui se situe tout à côté du lavoir et c’est ici qu’il a créé la Montagne, la Vénus au collier, le Monument à Cézanne, l’Ile de France et le monument à Debussy. Aujourd’hui le petit bâtiment est à l’abandon et il est étrange que la ville (au moins) ne prenne pas d’initiatives pour en faire un petit musée, car si vous passez devant cette bâtisse rien n’indique son passé glorieux. Maillol habitait là depuis 1910 mais l’été seulement, trouvant « le climat de Marly trop humide et le ciel gris et bas », l’hiver il retournait à Banyuls. Dans le jardin pas très entretenu des statues de bronze attendaient que les intempéries les patinent ; au fond un four à briques dans lequel il enfournait ses statues. La maison et l’atelier étaient encombrés de sculptures en glaise, en marbre, dans tous les coins.
Un hangar abandonné dans une ruelle nommée Chemin de la Mare-Thibaud, telle est la trace anonyme de la présence d’Aristide Maillol dans ma bonne ville de Marly-le-Roi en l’an de grâce 2010 !