Bihel - Makyo © Futuropolis - 2008
Léonard est amnésique, il n’a plus le moindre souvenir de son enfance. Jeune homme au vocabulaire limité et en difficulté pour exprimer ses émotions, pour le tout venant : c’est un « simple d’esprit ». Pourtant, il est autonome et capable d’assumer les frais de son propre logement. Pour cela, il travaille comme homme d’entretien dans un Théâtre du Mans. Léonard est un homme fragile, attendrissant et spontané. Ses amis lui sont fidèles, d’ailleurs, ils représentent pour lui un précieux soutien. Parmi eux, Phil le marchand de « petits cailloux porte-bonheur », Franck le scénariste en mal d’inspiration ou bien encore Karim, son ami et collègue présent au quotidien.
Comme à leur habitude, ils se retrouvent chaque soir au bar de René. Moments chaleureux, rires, vannes entre amis, les soucis des uns émaillent parfois les petits bonheurs des autres. Léonard est souvent le premier à rentrer chez lui, saluant la petite assemblée d’un geste de la main et de son « t’as pas vu celle que je cherche ? » habituel. Depuis toujours, c’est la question que Léonard pose à tout le monde, amis, badauds… mais il est incapable de décrire cette femme, ni même de donner son prénom. Un soir, après le départ de Léonard, l’idée est suggérée à Franck d’écrire l’histoire de Léonard. L’idée fait son petit chemin et séduit Franck qui s’organise pour rassembler des informations sur Léonard qu’il connaît si peu au final. Passées les premières questions d’ordre familial auxquelles Léonard ne sait pas répondre, ou évasivement, Franck décide d’enquêter sur le passé de son ami…
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C’est avec beaucoup de douceur que l’on entre dans ce monde très touchant. Pour commencer, ce sont les couleurs que l’on découvre. Appliquées au pinceau, ces magnifiques aquarelles nous apaisent. Beaucoup de marrons, de bleus… quelques jaunes, des verts de ci de là contribuent à camper une ambiance sécurisante où l’on parvient à se faire rapidement une petite place, emportés par cet élan de fraternité ambiante qui rayonne sur tout l’album. C’est bien sur Léonard qui fait son apparition en premier. On remarquera la tristesse de son visage, il semble perdu, résigné, candide. Ses traits changent en l’espace d’une case, bottant les fesses à la mélancolie et laissant place à la joie. Dès lors, son regard pétille de vie et son sourire radieux nous émeut… encore. Vous l’aurez compris, il est difficile de rester insensible à ce personnage « égaré » et c’est bien volontiers qu’on l’accompagne dans son histoire. Il ne faudra pas plus de trois planches à Pierre Makyo pour nous convaincre que cette lecture va être un moment particulier… et il n’en faudra pas beaucoup plus à Frédéric Bihel pour confirmer cette impression. Dessin et scénario se marient parfaitement et de manière équilibrée. Le ton est juste… juste ce qu’il faut pour nous remuer.
Une BD qui m’avait été conseillée et que je sors de ma PAL. Une critique qui intègre le Challenge « PAL sèches »
Extrait :
« Ne reste pas à pleurer devant ma tombe,
je n’y suis pas, je n’y dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent,
je suis le scintillement du diamant sur la neige,
je suis la lumière du soleil sur le grain mûr,
je suis la douce plus d’automne.
Dans le silence feutré de la clarté du matin,
je suis l’oiseau au vol rapide.
Ne reste pas à te lamenter sur ma tombe,
je n’y suis pas, je ne suis pas mort » (Exauce-nous).
Une interview de Makyo, la chronique de HopBD, celle de Benzine Magazine et de PlanèteBD.
Exauce-Nous
One Shot
Éditeur : Futuropolis
Dessinateur : Pierre MAKYO
Scénariste : Frédéric BIHEL
Dépôt légal : septembre 2008
Bulles bulles bulles…
Exauce-nous – Bihel – Makyo © Futuropolis – 2008
Exauce-nous – Bihel – Makyo © Futuropolis – 2008
Exauce-nous – Bihel – Makyo © Futuropolis – 2008
Publié le Mercredi, octobre 27th, 2010 à 6:00 dans Bihel, Fantastique, Futuropolis, Makyo, Polar / Thriller | Respond | Trackback URL
Mots-clefs :BD, Coup de Coeur, Handicap