Il est un pays où tous les malheurs du monde semblent s’être abattu sans retenu sur sa population. A voir les sorts qui s’acharnent sur les haïtiens, on se dit sans arrière pensée qu’on est mieux loti que ces pauvres bougres. Car comment oublier Le puissant séisme du 12 janvier, d’une magnitude de 7 dont l’épicentre a été localisé à près de 25 km de la capitale et ayant fait plus de 250 000 mortset 1,5 million de déplacés. Les décombres laissés par le séisme sont là pour témoigner de la puissance du cataclysme qui a changé du tout au tout la vie de cette population classée parmi les plus pauvres de la planète.
Un besoin monstrueux pour reloger près de 2 millions de personnes nécessitant la construction de 500.000 logements, pas moins que ça ! Et pourtant voilà que le fléau des pays pauvres frappe à nouveau ce pays déjà tant éprouvé : le choléra ayant fait 284 morts, selon un nouveau bilan fourni mardi, s’est réinstallé dans le pays conduisant à l’hospitalisation de 3.612 personnes.
Triste sort pas du tout enviable, mais malgré tout, les haïtiens se résignent à faire face tout en se préparant à de futures élections. Des élections présidentielle et législative qui doivent se tenir le 28 novembre, à quelques jours du référendum malagasy du 17 novembre.
Mais chose curieuse, la mobilisation internationale pour Haïti ne connait une forte participation qu’à parti de la déclaration des décès du à l’épidémie. En effet, Le gouvernement canadien a offert un hôpital militaire et a promis de verser jusqu’à un million de dollars canadiens. Les Etats-Unis ont proposé de grandes tentes pour monter des hôpitaux de campagne et la Croix rouge américaine a envoyé trois cargaisons de médicaments. La France quant à elle a annoncé l’envoi de deux missions médicales et le déblocage d’une subvention de 100 000 euros. Une aide française bien loin des gestes tant attendu par les haïtiens des français : la restitution de la dette « à la liberté », ce lourd tribut de 150 millions de francs-or que Haïti, s’était vu contraint de devoir payer pour son indépendance et le « dédommagement des anciens colons ». Une dette qui a appelé des dettes à n’en plus finir, mettant à genou le pays et entrainant un retard économique et social en Haïti, limitant par la même occasion son développement. Maintenant, bon nombre d’haïtiens soutiennent et réclament la restitution de la dette de l’indépendance haïtienne tandis que d’autres demandent réparations pour l’esclavage.