Agnes Obel
Philharmonics [PIAS]
Octobre 2010
Quel beau visage. Derrière l'épanouissement de ces traits reposés, on distinguerait presque une once de timidité, de rigidité, essuyée d'un regard saisissant reflétant les couleurs d'une enfance éternelle. Agnes Obel n'a même pas trente ans. On sent chez elle la splendeur nordique ; d'origine danoise, elle a refait sa vie à Berlin. Son parcours fut propulsé quand sa musique attira l'attention d'une agence de publicité, qui utilisa son titre Just So pour promouvoir l'opérateur T-Mobile. Je ne suis pas un grand publicitaire, mais sa musique est certainement rassurante. Cette pianiste nous offre des mélodies simples aux notes émotionnelles travaillées. Sa voix vive et feutrée, délicatement doublée, vient s'apposer à un piano cyclique. Agnes Obel est dans la lignée de ces belles inconnues aux voix sucrées (Lisa Mitchell, Alondra Bentley, et j'en passe) qui susurrent des mélodies cotonneuses aux inspirations verdoyantes. Son chant est celui d'un oiseau venu de terres féeriques. Philharmonics, c'est l'automne : on vient se blottir dans un petit cocon de douceur infinie, dans une atmosphère qui imbibe les sens d'une lumière apaisante. Cette beauté naturelle, presque évidente, est infailliblement touchante. ♫♪