Vers le Nord

Le jour de notre départ de Podgorica nous avons visité un musée dont l’exposition temporaire s’appelait « Rétrospective Jovicevic » (en serbo-croate évidemment). Nous avons donc découvert ce peintre contemporain qu’est Mihailo Jovicevic et nous avons beaucoup aimé. La particularité que l’on retrouve dans presque toutes ses peintures : des personnages presque insignifiants, noyés dans une masse colorée ou non qui recouvre toute la toile. J’avais presqu’envie d’acheter le livre regroupant des photos de toutes ses œuvres mais c’était un peu trop cher… Un petit détour par l’église orthodoxe en construction depuis 15 ans et nous voilà repartis.

   

Après nous être mis d’accord pour un rendez-vous avec Dustin, l’un des amis américains de nos couchsurfers rencontré la veille, nous nous sommes mis en route vers le monastère d’Ostrog. Le trajet a commencé sous la pluie, puis ce sont les nuages qui ont pris le relais quand nous avons commencé à monter en altitude. On n’y voyait rien du tout, le syndrome Picos de Europa ! Au point qu’à un endroit il a fallu descendre de la voiture et entrer dans une cour pour vérifier si on était arrivés au bon endroit ou pas. Finalement nous avons atteint le monastère au moment où le brouillard ambiant se dissipait et nous avons retrouvé Dustin, accompagné de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère de 84 ans ! C’est hallucinant l’énergie qu’elles avaient toutes les 2, très gentilles et avec toujours quelque chose à raconter. Une rencontre insolite mais très intéressante.

Pour revenir au monastère, il s’agit apparemment d'un lieu de pèlerinage important. Le bâtiment impressionnant semble sortir de la roche, d’ailleurs apparemment personne n’est vraiment sûr de la façon dont ils ont réussi à construire un monument pareil. A notre arrivée un homme d’église nous a emmenés dans une petite salle, apparemment une chapelle, et a ouvert une grosse boîte avant de se poster sur le côté contre le mur. On n’a pas compris tout de suite ce que la boîte contenait, quelque chose recouvert d’un tapis et… un gant blanc qui dépassait du tapis, apparemment rempli d’une main. En fait il s’agirait du cadavre d’un saint, dont on ne sait pas s’il a contribué à fonder le monastère mais apparemment c’est une vision qui intéresse les visiteurs. Un peu trop glauque pour nous, on a préféré continuer la visite jusqu’en haut du bâtiment, d’où on aurait pu avoir une vue imprenable sur la vallée si les nuages avaient bien voulu partir de là. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois peut-être.

Une légende raconte qu'une femme tenait un bébé dans ses bras en haut du monastère et qu'un coup de vent violent lui a fait lacher le bébé. Un pommier pousse maintenant à l'endroit où le bébé est tombé. Parmi les 3 arbres qu'on a vus dans le même coin je ne suis pas sûre duquel il s'agit...

Après avoir visité les dortoirs destinés aux pèlerins et nous être demandé si on n’y passerait pas la nuit, on a décidé de se remettre en route pour le sud du parc Durmitor, dans le nord du Monténégro, où nous avons l'intention de trouver les bungalows écologiques associés à l'un des restos conseillés dans le guide où nous avons découvert le sač. Pour changer nous avons testé le Cockta, Coca-Cola du coin, et le Kačamak, de grosses boulettes de polenta au fromage. Nourrissant mais pas exceptionnel. Vu la température extérieure nous avons bien profité du feu de cheminée au milieu du restaurant et des musiques d'ambiance serbes. Le petit bungalow où nous avons dormi ressemblait à une tente en bois et n'était malheureusement pas chauffé. Le lavabo étant à l'extérieur dans le froid et la pluie, il a fallu se motiver pour sortir se laver les dents... Mais en été ça doit être très sympa.