Après le Buzz, Maison Close le vrai bilan!

  Ahhhhh Maison Close!! Non pas le thème, mais la série évènement de Canal+ qui a refermé ses portes hier soir, après 5 semaines d'ébats et de débats passionnés: il faut dire que le sujet avait de quoi ne pas laisser insensible.. L'heure des Bilans pour cette saison 1 a sonné un carton niveau audience, mais des (ersatz) critiques plutôt froides.

Bilan n°1: L'Audience

Un plebiscite, canal + pour la 1ère semaine de diffusion de la série, a enregistré un pic de 7%, pour la chaîne cryptée, un succès total..imaginez, 1 abonné sur 5 était enfermé au "Paradis" lundi 5 octobre.. un niveau qui la situe au même niveau d'audience que Desperate Housewives et Millenium!

Bilan n°2: La Critique

Je m'inscris d'ores et déjà en faux face aux bûchers médiatiques dressés par certines critiques hâtives...car Maison Close est un vrai bijou, non pas de famille, mais télévisuel, qui ne demande qu'à être taillé, peaufiné..Que n'a t-on pas entendu sur cette série? Trop lente, pas assez Explicite, resucée du style Coppola (pas Francis, mais Sofia l'héritière), mais surtout pire, Maison Close, la série ne servirait pas le débat sur la réouverture des maisons closes (les lieux)...

Alors autant le dire tout de suite, ces 'pseudo-critiques' tapent complètement hors sujet! Maison Close est une série plurielle (plusieurs histoires en parallèle sans forcément de la cohérence) à la The Shield (toutes proportions gardées), dont le sujet ne traite pas des lupanars, mais plutôt la sociologie de la France communarde (De 1871, celle que Karl marx appelait la première révolte prolétairienne). Alors bien sûr nous sommes dans un bordel de luxe, au Paradis (le bien nommé), mais à l'image des salons littéraires érotiques du 18e siècle, la maison close est un decorum, où politique se mêle avec commerce, où bourgeoisie et noblesse mènent une bataille sans nom.

La Maison Close de Mabrouk El Mechi (JCVD) souffre t'elle d'un problème de rythme? Sans doute que oui, mais seulement les 4 premiers épisodes car l'ensemble de la série est plutôt, faisant de ce faux rythme, un véritable atout, une signature visuelle: The West Wing du dieu Aaron Sorkin ne s'etait-il pas fait lyncher à l'époque pour cause de 'tunnels' (dialogues entre comédiens) trop longs ? Aujourd'hui la série est devenue un mythe (C'est tout le bien que je souhaite à la maison Close d'El Mechi). Mais cette question révèle un véritable problème dont souffre aujourd'hui l'univers médiatique, les "critiques " ne lisent pas, ne regardent pas: ils survolent..Bienvenue dans la société du 'Trop vite' dénoncé par Jean Louis Servan Schreiber: comment alors bien appréhendé et comprendre toutes les subtilités d'une série si on ne l'a pas regardé jusqu'au bout? Messieurs les ayatollahs de la critique, à vos claviers..

Maison Close doit se respecter, doit se vivre comme une plongée dans le Paris du 19e siècle, Maison Close n'est pas qu'un Baisodrome de 52 minutes (pour les frustrés, youporn existe déjà!), je trouve plus que jamais justifié la signature de la fiction chez Canal +, "Créateur Original", car il en fallait de l'audace pour s'approprier pareil sujet, et ne pas tomber dans le graveleux, en parler c'est déjà remettre le sujet au coeur de l'actualité, et dans la France anti Clarkienne de nos jours, que dire de ces mots dignes d'Audiard (Episode 5 / monologue de la sous-maquasse):

"Le salop il s'est tiré, en plus il m'avait bien bourré la fente jusqu'à la veille du mariage, et après je n'avais plus qu'à me torcher avec ma robe: quand plus tard j'ai appris qu'il était juif, j'ai compris: pour eux, la mère de Jesus c''est qu'une bputain comme les autres, ils disent même qu'elle n'était pas vierge"

Maison Close à consommer sans modération

Curated by Thomas