C’est ce qu’on cherche à faire dans une entreprise d’une certaine manière : avoir un groupe, mieux, une équipe qui interagit en permanence et spontanément qui sert l’intérêt général qu’elle a perçu et qu’elle sert, que tous les membres enrichissent de leurs réflexions, de leurs expériences.
D’une certaine manière… Ben oui, seulement d’une certaine manière seulement parce que la liberté n’est pas la même.
On ne choisit pas ses partenaires de jeux qui eux-mêmes ne vous apportent pas leur intelligence spontanément ni même sans limite.
Pourtant, c’est dans cette intelligence, dans cette interaction entre personnes que se trouve la solution
Le jeu de contraintes
Cette contrainte des partenaires n’est pas la seule : les clients vous en imposent d’autres au quotidien qui vous brouillent la vue et vous “distraient” de vos objectifs nobles, ceux qui servent l’intérêt général (dont celui de ces clients d’ailleurs).
Sans compter le chef et pire encore le patron avec lequel on est “en lutte des classes”. On n’est pas en démocratie : les chefs et les patrons ne sont pas élus ! Leur pouvoir (légitime) vient d’ailleurs que des urnes.
Plus notre culture issue de la féodalité (c’est le boss qui a le tout le pouvoir), puis de ce qui reste de Taylor (chacun son boulot !) plus nos belles hiérarchies (C’est le chef qui commande, je ferai ce qu’il me dira)
Puisque j’évoque le pouvoir : voilà un élément majeur de distorsion de l’intelligence collective et de son affaiblissement. Si j’en dis trop l’autre va en profiter et c’est lui qui en aura les bénéfices. Je filtre pour ne pas être en porte à faux. Je suis chef donc j’ai raison et je n’ai pas besoin d’écouter.
L’entreprise est un enfer !
Mais pourquoi y restez-vous ?
Pas de fortune personnelle ? Besoin de vivre au quotidien ? Vous en avez donc besoin de cette entreprise malgré ces contraintes que vous n’avez pas le pouvoir de changer !
Vous pouvez partir si vous êtes salarié (c’est la différence avec le patron qui ne peut pas démissionner, lui !).
Penser performance et bien-être
Si vous décidez de rester dans l’entreprise, comment y aménager votre temps, vos occupations, votre vie pour qu’ils soient vivables et pourquoi pas agréables ?
Vous aimez être considéré ? Les autres aussi.
Vous aimez être écouté ? Les autres aussi.
Vous aimez qu’on vous sourie ? Les autres aussi.
Vous aimez le pouvoir ? Les autres aussi.
La question est : comment exister sans que ça soit au détriment des autres ?
L’altruisme de l’égoïste
C’est un égoïsme de bon aloi : l’altruisme qui me sert, l’altruisme qui sert l’entreprise en même temps.
Et si on regardait ça avec ce pont de vue ?
Le pouvoir :
Je ne suis pas chef et je n’aime pas toujours les décisions que prend mon chef. Quelle information lui donner pour qu’il décide autrement ?
Je suis chef :
- J’ai besoin d’information pour décider. Comment faire pour qu’elle m’arrive spontanément ? En souriant ou en faisant le grincheux ?
- Ma performance dépend de celle de mon équipe. Comment faire en sorte qu’elle m’apporte sa contribution maximale ? En les valorisant ou en les sanctionnant ? En ajoutant leur intelligence à la mienne pour mieux décider ou en décidant seul ?
La considération et l’écoute :
Je ne suis pas chef : pourquoi mon chef prend-il cette décision ? Quelles sont ses contraintes ? Comment faire entendre mon point de vue sans nier le sien ?
Je suis chef : pourquoi s’oppose-t-il à ma décision ? Qu’est-ce qui est évident pour lui et qui ne l’est pas pour moi ?
Enfin, les chefs ne sont plus des censeurs de leurs troupes et les “troupiers” ne sont plus ni des chiens de plage arrière ni des opposants systématiques : on est là pour travailler ensemble !
De cette manière Le chef devient un support qui aide à atteindre l’objectif.
Et pour reparler de pouvoir : n’est-il pas plus fort s’il est construit de cette manière ?
Ca n’est pas le monde des Bisounours. Juste de la performance en plus.
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