A l’occasion d’Halloween, j’ai décidé de faire une petite sélection personnelle de films d’horreur. Mais histoire de proposer autre chose que l’éternel top 10, exercice certes sympathique mais qui donnent souvent des listes à peu près similaires, j’ai décidé de faire une liste de films de série B un peu moins connus. Alors certes, ce ne sont pas des chefs d’œuvres qui feront consensus, ce sont des films souvent bourrés de défauts, imparfaits, mais qui possèdent tous quelque chose d’intéressant les rendant tout à fait appréciables pour une soirée pop corn. Attendez-vous donc à de vrais plaisirs coupables, avec du gore, du fun, de la peur, du rire et de l’action !
Prison de Renny Harlin (1988)
En 1988, Renny Harlin est un jeune réalisateur finlandais n’ayant à son actif qu’un film. Il débarque aux Etats-Unis et réalise ce Prison, récit classique de la vengeance d’un esprit en colère. Ce qui fait l’intérêt du film, c’est tout d’abord son cadre, la fameuse prison du titre, vieux centre pénitencier rouvert après une vingtaine d’années. Un lieu oppressant que Harlin exploite parfaitement pour poser une ambiance assez glauque. Mais comme chacun sait, Renny Harlin est avant tout un bon gros bourrin, et il s’en donne à cœur joie dans le film, au travers de mises à mort originales et bien gores : un personnage est « cuit » dans sa cellule, un autre transpercé par de multiples tuyaux, un autre entouré de fil barbelés… Bref, du vrai bon film popcorn typiquement 80’s et qui fait plaisir à regarder, malgré les limites d’un scénario parfois un peu bordélique. Et cerise sur le gâteau, le héros est incarné par un tout jeune Viggo Mortensen, de très nombreuses années avant qu’il ne soit connu pour son rôle d’Aragorn dans le Seigneur des Anneaux.
Dead Silence de James Wan (2007)
En 2004, le jeune James Wan réalise Saw et terrifie la Terre entière en créant une nouvelle icône du cinéma d’horreur, le fameux Jigsaw. Mais au lieu de s’enfermer dans cette nouvelle franchise, il préfère voguer vers d’autres horizons. Continuant à œuvrer dans le genre, il s’attelle à un autre film d’horreur, Dead Silence, une histoire de pantins maléfiques possédés par le fantôme de leur créatrice. Ce sera malheureusement un échec au box office, malgré les nombreuses qualités du film. Dead Silence n’est certes pas exempt de défauts (le principal étant un twist final un peu mal amené), mais regorge de qualités, et notamment celle d’être un vrai bon film de trouille. Dans une atmosphère gothique du plus bel effet (voir le magnifique décor final), James Wan arrive très souvent à terrifier son audience et à poser une ambiance extrêmement oppressante. Les morceaux de bravoures sont nombreux, le meilleur restant l’affrontement final contre des centaines de pantins possédés par l’esprit maléfique. On espère que James Wan aura plus de chance avec son nouveau film, le prometteur Insidious.
Leviathan de George P. Cosmatos (1989)
Dans les années 70 et 80, les italiens sont des spécialistes du rip-off de grands succès américains, copiant sans vergognes les blockbusters ayant cartonné, souvent avec un budget beaucoup plus réduit. Leviathan, coproduit par les Etats-Unis, fait partie de cette mouvance, mais se situe dans le haut du panier au niveau qualitatif. L’histoire, un joyeux mix d’Alien, The Thing et Abyss, confronte des mineurs sous-marins à une créature terrifiante et évolutive qui les décime un à un. Outre la présence au casting du toujours impeccable Peter Weller (Robocop forever !), le film remporte le morceau grâce à sa fameuse créature, réellement effrayante et dérangeante. Celle-ci assimile en effet ses victimes, les intégrant à sa structure alors qu’ils sont toujours à moitié conscients. George P. Cosmatos, vieux roublard de la série B burnée (on lui doit notamment Rambo 2 et Cobra avec Stallone) assure un bon suspense et rend le tout réellement efficace (votre serviteur en sait quelque chose, vu qu’il a cauchemardé très longtemps à cause de ce film dans sa jeunesse).
Un Cri dans l’Océan (Deep Rising) de Stephen Sommers (1998)
Avant de ressusciter la Momie d’Universal, puis de se fourvoyer dans un Van Helsing et un GI Joe abrutis, Stephen Sommers a offert aux fans de gore ce très fun Deep Rising. Dans celui-ci, Treat Williams et sa bande de pirates des mers affrontent une horde de tentacules voraces dans un yacht luxueux. Le film est un savant mélange d’horreur et d’action pétaradante, parcouru de pas mal de touches d’humour. Au rang des scènes cultes, on peut citer l’aspiration d’une pauvre jeune femme par la cuvette des toilettes, ou la régurgitation d’une victime à moitié digérée mais malheureusement pour elle toujours vivante. L’affrontement final entre Treat Williams sur un jetski et l’affreuse bestiole est aussi plutôt bien fichu. Un spectacle dynamique et grandiloquent devant lequel il est impossible de ne pas prendre son pied. Et puis un film mettant en scène la belle Famke Jannsen ne peut pas être totalement mauvais ! Dommage que Sommers se soit ensuite dirigé vers un cinéma plus mainstream…
The Relic de Peter Hyams (1997)
Continuons dans le domaine du film de monstre avec ce Relic, qui constitue certainement le dernier film potable de Peter Hyams avant sa lente descente aux enfers. Depuis il a commis le sympathiquement nase La Fin des Temps, une énième relecture des Trois Mousquetaires, et surtout l’abominablement nul Un Coup de Tonnerre. Dur pour l’homme qui avait notamment réussi à produire une suite pas trop mauvaise de 2001, l’Odyssée de l’Espace… Mais revenons à nos moutons. The Relic a pour cadre original (du moins à l’époque) un musée dans lequel Tom Sizemore (non, pas Ben Stiller) et Penelop Ann Miller combattent une étrange créature. Hyams propose dans ce film un solide suspense, et même quelques bonnes scènes de trouille, en évitant de trop dévoiler sa magnifique créature, véritable star du film. La tension vient tout particulièrement du fait qu’on ne sait pas vraiment ce qu’est cette créature ni à quoi elle ressemble exactement. Des éléments qui ne seront révélés que tard dans le film, ce qui est tout à l’honneur du réalisateur. Scène marquante du film ? La rencontre malencontreuse entre la pauvre Penelop Ann Miller et la langue visqueuse de la bestiole !
Planète Hurlante (Screamers) de Christian Duguay (1995)
Avec Planète Hurlante (et L’Art de la Guerre, mettant en vedette Wesley Snipes), le canadien Christian Duguay a atteint en 1995 le sommet de sa carrière. Adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick, Planète Hurlante est une solide série B de science-fiction mettant en scène deux factions ennemies sur une planète hostile. Fatigués par une guerre sans issue, les soldats de l’une des factions décident de se rendre chez l’ennemi pour faire la paix. Seul problème, le sol de la planète est truffé de robots tueurs, les screamers. Et problème encore plus gros, ceux-ci ont évolué et ont bien envie de supplanter l’espèce humaine… Peter Weller (oui, encore) incarne avec conviction le héros touchant de cette aventure, un homme fatigué par des années de conflits. Mais les stars du film, ce sont évidemment les fameux screamers, machines à tuer implacables et sans merci, dont le modèle le plus effrayant reste le petit David, un gamin qui porte un nounours et appelle sa maman, avant d’ouvrir une bouche démesurée pour tuer sa proie !
Critters 2 de Mick Garris (1988)
Je ne suis personnellement pas très fan de Mick Garris, je dois bien l’avouer. La plupart du temps, je trouve ses films (pour la plupart des adaptations de Stephen King) mous et sans reliefs. Seule exception à la règle, ce Critters 2 purement jouissif. La série des Critters, c’est en gros le pendant « adulte » des Gremlins, c’est-à-dire que les bestioles éponymes ne se contentent pas de faire des mauvaises blagues aux humains, mais se repaissent aussi de leur chair. Le premier épisode, sans être transcendant, posait des bases solides, mais cette séquelle les explose totalement, appliquant à la lettre l’adage du « bigger and louder ». Plus de critters, plus de victimes, un plus grand terrain de destruction (une ville au lieu d’une ferme) et surtout beaucoup plus d’idées (notamment celle de la boule géante de critters), ce qui en fait le meilleur épisode de la série. Une originalité due surtout à la présence au scénario du jeune David Twohy (c’est son premier script), futur réalisateur de Pitch Black et des Chroniques de Riddick.
Trick ‘r Treat de Michael Dougherty (2007)
Les personnes suivant régulièrement ce blog ont déjà vu passer l’an dernier la critique de ce film, mais une piqure de rappel est parfois la bienvenue, et celui-ci a parfaitement sa place dans ce dossier. J’adore les films à sketch, équivalent filmique des nouvelles, et Trick ‘r Treat fait honneur à ce genre malheureusement trop peu présent sur les écrans (il faut dire qu’il comporte aussi pas mal de navets). Plastiquement magnifique, le premier film de Michael Dougherty est un joyeux tour de train fantôme tout à fait appréciable. Son originalité, c’est de créer pour une fois un vrai lien entre les différentes histoires, celles-ci se déroulant toutes le soir d’Halloween, et les personnages se croisant régulièrement. Du coup, on ressent une réelle empathie pour certains d’entre eux (notamment la jeune fille incarnée par Anna Paquin) et même si certaines ne sont pas très originale, on passe un très bon moment devant le film. Et puis surtout, il y a le personnage de Sam, sorte de petit diablotin qui s’acharne à faire respecter l’esprit d’Halloween, quel qu’en soit le coût. Un personnage qui devrait certainement rejoindre le panthéon des boogeyman du cinéma d’horreur.
Wishmaster de Robert Kurtzman (1997)
En 1997, Robert Kurtzman (le « K » de la boîte d’effets spéciaux KNB) se lance dans la réalisation de son second film, parrainé par Wes Craven. Ce film, ce sera Wishmaster, un pur cadeau d’un fan de ciné d’horreur à toute les fans de gore. Racontant les exactions d’un djinn (une sorte de démon exauçant les souhaits des protagonistes de façon très personnelle), le film est certes très débile, mais aussi ultra gore et ultra fun. Car à la barre du long-métrage, Kurtzman se lâche au niveau des mises à mort: cancer généralisé se développant en quelques secondes, yeux cousus, mâchoire arrachée à la main, massacre dans une exposition d’art… Le film est aussi un défilé impressionnant de cameos : Robert Englund, Ted Raimi, Angus Scrimm, Kane Hodder, Tony Todd. Du petit lait pour l’amateur !
Black Christmas de Glen Morgan (2006)
Qui a dit que les remakes étaient forcément tous faisandés? Pas moi en tout cas, et même si cette relecture du slasher fondateur de Bob Clark est loin d’être un chef d’œuvre, elle n’en demeure pas moins un film très fun à regarder. La bonne idée de Glen Morgan, c’est d’avoir évité de rester trop fidèle à l’original, qui avait déjà été mille fois copié. Donc au lieu de pondre un pur film de trouille, Morgan accouche d’un très marrant tour de grand huit, préférant l’humour et le second degré au suspense et à l’horreur. L’affreux Billy massacre donc allègrement les jolies pensionnaires de la sororité dans un joyeux foutoir gentiment déviant (le flashback sur l’enfance du fameux Billy est à cet égard une perle). Le film perd un peu de son punch et de sa crédibilité dans son final en se transportant de la maison à un hôpital, mais rien de ben méchant.
Voilà pour cette petite sélection, forcément restreinte. Sont notamment restés sur le carreau Hellraiser 3, La Maison de l’Horreur, See no Evil, Venom, Ticks, Razorback, mais ce sera peut-être pour l’année prochaine ! Et maintenant j’attends bien entendu vos suggestions de films popcorns pour passer une joyeuse soirée d’Halloween !
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