La tête ouvre sur l'infini : Rumi

Voici un poème de Rumi :

"C'est le temps de l'union et de la vision, c'est le temps de la Résurrection et de l'Eternité ;
C'est le temps de la grâce et de la faveur, c'est l'océan de la pureté parfaite.
Le trésor des dons est advenu, l'éclat de la mer s'est manifesté,
L'aurore de la bénédiction s'est levée. L'aurore? Non, la lumière de Dieu.
Quelle est cette figure? Quel est ce visage? Qui est ce monarque, ce prince?
Quelle est cette sagesse ancienne? Ce sont tous là des voiles :
Pour remédier à ces voiles, il n'est que les extases, pareilles à celles-ci.
La source de ces eaux vives est dans ta tête, et dans tes yeux;
occupe toi de ta tête - mais, en réalité tu en as deux :
Cette tête d'argile vient de la terre, et cette tête pure vient du ciel.
Oh! Combien de têtes pures ont roulé dans la poussière,
Pour que tu saches que c'est de cette autre tête que dépend celle-ci!
Cette tête originelle est cachée, cette dérivée est manifeste :
Derrière ce monde-ci se trouve l'univers infini.
Ô porteur d'eau, ferme ton outre, prends du vin dans notre amphore :
Dans ce monde limité, le vase des perceptions est étroit.
De Tabriz a brillé le soleil de la vérité, et je lui ai dit :
"Ta lumière est à la fois jointe à toute chose, et distincte de toute chose".
RUMI