LES IGNOBELS 2010
Tout comme le beaujolais nouveau, l'automne est la saison qui annonce la remise des lauréats des Ignobels (cousin déjanté des vrais prix Nobel). Pour ceux qui ignorent encore ce que sont les Ignobels, rendez-vous ICI.
A défaut d'y avoir été invité, puisque mes études sur la précarité sexuelle des concombres de mer ont été réfusées, voici le palmarès haut en couleur de cette édition :
Management : à Olivier Depond pour avoir démontré qu'une organisation donnée gagnerait en efficacité si les promotions hiérarchiques étaient faites de manière aléatoire. Leurs travaux se basent sur le principe de Peter selon lequel tout employé s’élève dans la hiérarchie jusqu’à son niveau d’incompétence maximum.
Ingénierie : à Karina Acevedo-Whitehouse, Agnes Rocha-Gosselin et Diane Gendron. Le jury les a félicitées pour le petit hélicoptère qu’elles ont conçu. Piloté à distance, il permet de collecter la bave et les gaz expirés par des baleines sans se salir ni se mouiller les mains afin d'étudier très sérieusement le sort des baleines et notamment leurs possibles infections.
Physique : à Lianne Parkin, Sheila Williams et Patricia Priest qui ont démontré que porter des chaussettes à l’extérieur de ses chaussures limitait le risque de chute sur un sol gelé.
Biologie : à Libiao Zhang, Min Tan, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang et Gareth Jones ont publié l’an dernier une étude remarquée sur la pratique de la fellation chez les chauves souris.
Paix : à Richard Stephens, John Atkins et Andrew Kingston qui ont démontré que jurer est un bon moyen d’augmenter sa tolérance à la douleur. Un phénomène qui n’avait jusqu’alors jamais été étudié.
Santé publique : à Manuel Barbeito, Charles Mathews et Larry Taylor pour leurs travaux sur les microbes qui s’accrochent au scientifique barbu. Ils ont montré que certaines bestioles que l’on trouve dans les laboratoires de microbiologie s’installaient durablement dans les poils de celui qui les manipulait.
Régulation des transports : à Toshiyuki Nakagaki, Atsushi Tero, Seiji Takagi, Tetsu Saigusa, Kentaro Ito, Kenji Yumiki, Ryo Kobayashi, Dan Bebber et Mark Fricker pour leur étude sur le myxomycète Physarum polycephalum et la modélisation des réseaux ferroviaires.
Economie : aux dirigeants de Goldman Sachs, AIG, Lehman Brothers, Bear Stearns, Merrill Lynch et Magnetar pour avoir « créé et promu de nouvelles manières d’investir de l’argent en maximisant les gains financiers et en minimisant le risque pour l’économie mondiale, ou une portion de celle-ci ». Ce prix faisant partie de la catégorie « critique » et non « récompense pour les recherches volontairement incongrues », les lauréats ne sont pas venus à la cérémonie.
Médecine : à Simon Rietveld et Ilja van Beest ont été couronnés pour leur étude sur l’influence des montagnes russes sur l’asthme.
Chimie : à Eric Adams, Scott Socolofsky, Stephen Masutani ainsi que la compagnie pétrolière BP. Ils ont rendu un grand service à la science en réfutant la vieille croyance que l’eau et l’huile (pétrole) n’étaient pas miscibles. BP n’est pas venu à la cérémonie, à l’inverse des trois scientifiques américains.