C’est le titre « More Than Meet The Eyes » qui est le premier morceau à être lancée en radio. N’ai-je pas failli tomber de ma chaise en l’entendant. Oui, ça change. Rien à voir avec « Insanity » ou encore « Emergency« . Pire ce n’est pas originale du tout, puisque ça ressemble à s’y méprendre à « La Fille du Père Noël » de Jacques Dutronc. En effet, le riff de guitare est quasiment la même, ce qui a pour effet de me décevoir un peu. Beaucoup. Certes, le titre est bon, tout comme le clip totalement déjanté ou la belle Marion Cotillard fait une apparition. C’est avec appréhension que j’écoute donc le reste de l’album. Une appréhension vite evanouie. En effet, Cardioid s’ouvre avec « Breathe In », un morceau résolument plus rock. Mais pas que. En effet à côté de la guitare qui s’énerve doucement tout au long du morceau, s’ajoute d’abord une batterie, puis des sonorités plus orientales se font entendre. C’est sur une instru made in Mille et Une Nuits que « Breathe In » s’étire pendant près d’une minute, puis on termine sur la voix douce et sensuelle de M. Nucci. Entrée en matière réussie donc, on oublie la déception de « More Than Meets The Eyes« . Après deux morceaux très ryhtmés, Yodélice s’accorde une pause blues langoureux avec « Lady In Black« , avant de renvoyer la sauce avec « My Blood Is Burning« . Refrain entêtant, rythmique diablement efficace, impossible de ne pas taper du pied à son écoute, c’est pour moi le coup de coeur de Cardioid.
L’album s’essouffle un peu avec Experience, un morceau au piano qui pourrait très bien figuré dans la BO d’un Harry Potter. Mélo-tragique, cette chanson coupe un peu le rythme de l’album. Ce dernier délaisse la couleur rock qu’il avait jusque-là adopté. On continue sur un titre très folk avec « Five Thousand Nights, on retrouve du Yodélice façon « Tree Of Life », et on retrouve également sur le même morceau Marion Cotillard qui mêle sa voix à celle de Maxim. Même si elle est un peu en retrait, elle donne une dimension sensuelle à l’univers très noir Yodélice. On délaisse ensuite le folk, pour retourner vers le blues avec « Wake Me Up », très BruceSpringteennien et surtout l’immense mais très court « Picture Perfect » (mon deuxième coup de cœur), avec sa rythmique mélancolique. C’est sur Monkey’s Evolution que l’album se clôture. On sent sur ce titre une influence Radiohead. Une rythmique lente, une batterie très présente, la voix aérienne de Maxim, et de grosses coupures brutales sont les élements qui composent le dernier morceau, qui dans l’ensemble est un petit bijou. Certes, on est loin de l’univers mélancolique du clown triste qui était celui dans lequel on avait découvert Yodélice. Moins folk torturé, plus rock Cardioid reste un album splendide à écouter en boucle.
Sabine Bouchoul