Entre le marteau et l’enclume

Continuer à vivre sous la  dictature ou créer un Etat islamiste ? C’est le dilemme que les peuples arabo-musulmans vivent de nos jours.

Un maghrébin paisible, peuples humbles, chaleureux et accueillants, souffrent depuis des années d’une montée spectaculaire du phénomène de l’islamisme. Qui aurait imaginé il y a quelques années, un tel changement radical dans nos sociétés ?!

Rien ne vient du néant, si la plupart des jeunes aujourd’hui ont cette tendance islamiste, c’est le résultat de décennies d’erreurs voulues ou subies.

La politique de la vitrine : présenter le pays toujours sous son meilleur jour, là où le touriste passe et repasse. La télévision qui expose en couleur l’inégalité sociale, et qui montre au pauvre, l’autre qui profite de la vie. Un super citoyen qui semble vivre dans un autre monde, un pays merveilleux, le cinéma, les sorties, les soirées arrosées et tout ce qui fait rêver, ajouter à cela les slogans « pays de paix et de sécurité »

Hélas, entre le rêve et la réalité il y a un monde, il suffit d’éteindre la télé pour que monsieur tout le monde retrouve son amère réalité.

Comment ne pas attraper la haine, lorsque tous deux issues du même pays, censés avoir les mêmes droits, l’un vit comme un prince et l’autre comme un esclave ? Comment ne pas avoir la haine lorsque monsieur tout le monde, son épouse et leurs enfants crèvent en silence, alors qu’une artiste complètement déconnectée de la réalité, pleure sur les ondes FM et se plein de ne plus remplir les salles de spectacles ?

Ajoutez à tous ses ingrédients un programme scolaire et pédagogique bancal, et vous aurez un cocktail explosif, une bombe à retardement.

A quoi ça sert l’arabisation de l’enseignement, lorsqu’on n’a pas les moyens qui vont avec ? Pourquoi vouloir convaincre le peuple et même le forcer à accepter l’arabisation pour ses enfants, alors que les enfants des dirigeants et ceux qui profitent du système vont dans des écoles françaises ?

Toutes ces injustices et  l’on voudrait que le peuple fasse confiance ? Qui sème la misère récolte la colère !

Malgré toutes ces tares, on se pose la question, pourquoi la jeunesse a choisi la voie de ceux qu’on appelle les fous d’Allah ?

Les jeunes ont le sentiment d’avoir raté leur vie à cause d’une société injuste, à cause de lois imposées par l’homme. Ils ont choisi alors la voie de ceux qui parlent au nom de Dieu et de sa volonté « au moins ils gagneront l’au-delà ». A chaque phase de l’évolution sociale correspond un type de comportement religieux. La religion s’insère dans une situation où elle a une fonction d’ordre politique, propagande idéologique qui permet au clan à la fois de signifier sa puissance et d’affirmer le caractère idéal de sa consécration, comme l’a aussi bien démontré Ibn Khaldoune.

Il ne faut pas leur en vouloir, ils sont à plaindre ces jeunes là, ce sont des victimes. Ils étaient au bord d’un gouffre et le pouvoir les a poussés dedans.

Alors que choisir ? Être esclave d’un mortel qui dispose d’un pouvoir absolu, qui s’y maintient de manière autoritaire et l’exerce de façon arbitraire, ou être soumis à un Dieu juste et miséricordieux ? Subir la dictature ou accepter l’Etat islamique ? La jeunesse est vraiment entre le marteau est l’enclume, alors qui blâmer ?

Zahira DRIS