Alors que la CGT souhaite durcir le conflit avec le gouvernement, sur la réforme des retraites , Christine Lagarde vient de se réjouir en déclarant qu'elle pensait que : " l'expression est en train de changer et saluait à la fois le retour de la raison et du dialogue". L'appel du pied de François Chérèque au MEDEF n'y est pas certainement pas étranger !
Christine Lagarde semble bien informée, puisqu'elle a : " estimé mardi, sur Radio Classique, que le conflit sur les retraites était à un "tournant", ajoutant que le "retour au dialogue" était "une très bonne chose" et de lancer : " Je pense que l'expression est en train de changer et je salue à la fois le retour de la raison et du dialogue"
Ces propos faisaient référence à une "négociation sur l'emploi des jeunes et des seniors" proposée par le leader de la CFDT, François Chérèque et immédiatement acceptée par la présidente du Medef Laurence Parisot, lors de l'émission Mots croisés lundi soir sur France 2 " -AFP/Google
Alors, fin du front syndical uni au profit de négociations au contenu ... hypothétique ?
Souvent CFDT varie serait-on tenté de dire et de penser. Alors qu'il y a encore 4 jours, François Chérèque déclarait au sujet de la mobilisation sur la "réforme" des retraites : " Les salariés nous demandent de continuer et on le fait" Il soulignait dans ses propos : " un sondage ... / ... selon lequel 69% des personnes interrogées approuvent les grèves et manifestations contre le projet de loi" et ajoutait qu'il y avait "un fort sentiment d'injustice sur cette réforme et sur beaucoup d'autres choses" indiquant au passage : qu'il était " temps de se remettre à dialoguer " AFP/Google
" temps de se remettre à dialoguer " : C'est cette dernière phrase qui aurait du mettre la puce à l'oreille des salariés opposés dans leur grande majorité à la "réforme" !
Car, depuis quelques heures, visiblement la détermination du leader de la CFDT a du plomb dans l'aile !
En effet, François Chérèque, a déclaré lundi : " ... / ... La meilleure chose qu'on a à faire ... / ... c'est qu'on ouvre une négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ... / ... On ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée. Le patronat a voulu cette réforme, sa responsabilité est engagée. Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, c'est une urgence"
Cette offre de négociation a été immédiatement reprise au vol par Laurence Parisot qui, pleine d'enthousiasme, a répondu : " Je voudrais dire à François Chérèque que je suis d'accord", qualifiant cette proposition de "scoop" ... / ... Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble" ... / ... Elle a ajouté que " ce serait une bonne façon de passer à autre chose" - AFP/Google
"Négocier", "passer à autre chose". Celà signifierait-il que la CFDT a fait son deuil du recul de l'âge légal de départ à la retraite auquel elle était opposée ? Cela signifie t-il aussi qu'elle aurait fait défiler et fait faire grève à des millions de salariés pour rien ?
A vrai dire, l'offre de négociation de la CFDT au MEDEF s'apparente à une capitulation en bonne et due forme. Capitulation qui devrait permettre au Président et à sa majorité d'affirmer que la "pédagogie" a rallié un partenaire social de poids !
Comme en 2003, où la CFDT a validé une réforme des retraites qui devait selon ses dires avoir pour priorité : l'état de l'emploi des seniors ?
Capitulation que François Chérèque aura du mal à expliquer aux salariés, alors qu'il fustigeait le 29 septembre : " la volonté d'humilier les Français mobilisés contre la réforme" tout en dénonçant l'Elysée, qui affirmait une moindre mobilisation : " C'est le signe que le pouvoir est gêné par notre mouvement parce qu'il reste maîtrisé et républicain ... / ... " - JDD
Des négociations avec la corde au cou ?
Plus que probablement, puisque Laurence Parisot a clairement revendiqué : " ... / ... le statut de « marraine » de la réforme engagée par le gouvernement et le recul des bornes d'âge (de 60 à 62 de l'âge légal de départ et de 65 à 67 de la retraite sans décote) et l'allongement de la durée de cotisation ... / ... " - Boursorama
D'autant que le MEDEF qui a obtenu, pêle-mêle : De larges modifications du code du travail, la suppression de la contribution Delalande, la mise en place du licenciement par rupture conventionnelle et a réussit à interdire aux salariés des les TPE toute représentation syndicale, sera en position de force face à une CFDT qui n'aura plus, qu'à manger le chapeau d'un vague : " code de bonnes pratiques " que ne manquera pas de lui imposer Laurence Parisot !
Alors, assisterons-nous au retour en fanfare du calamiteux CDD seniors pour les plus âgés et celui du scandaleux CPE pour les plus jeunes ou de leurs équivalents "modernisés", au nom de la "négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors" ?
A vous de nous le dire monsieur Chérèque ... et vite !
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Ouest France