« Je suis née au Bénin, je suis de nationalité sénégalaise et française, mon mari est allemand, mon pays c’est la danse ». Voilà comment se présente Germaine Acogny, dans un spectacle peut-être un peu trop bavard. On vient voir une dame qui a dansé avec Béjart, mais surtout qui a créé une danse africaine moderne. Elle commence en disant qu’à son âge, elle ne va pas « se laisser emmerder » par tout ce qu’elle entend et son propos va être de porter haut l’Afrique, son histoire et sa préhistoire (répondant par là à un président français qui a prétendu que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire »). Des images projetées montrent cette Afrique qui vit, qui travaille, qui danse. Nous sommes alors presque dans une conférence. Elle est assise sur une chaise. Entre elle et nous, il y a une table, qu’elle va un peu plus tard renverser, mettre de côté. C’est dans ces gestes que son spectacle va prendre du sens à mes yeux : assez des conférences ! assez ! Dansons maintenant ! Et elle ouvre l’espace par une suite de pas qui vont donner l’impression d’élargir la scène, de la désencombrer pour que nous puissions nous lever et « libérer les énergies ».
Le spectacle était présenté au Centre National de la Danse, à Pantin (93).