La production prévue est relativement importante. L’alliance Renault Nissan projette de construire 500 000 voitures électriques en 2013, et la fabrication à grande échelle, selon Le Figaro, commencera à l’été 2011.
Cet optimisme conquérant des marques française et japonaise est-il justifié ? On serait tenté de le croire, puisqu’il est partagé par d’autres marques comme Mitsubishi, qui a lancé son i-Miev et devrait fournir 100 000 véhicules électriques à PSA Peugeot Citroën avant 2015. Mais la production de voitures à grande échelle pourrait bien buter contre un obstacle de taille.
En effet, plusieurs questions importantes n’ont pas encore été réglées. Une voiture électrique, ça se recharge, comme un téléphone portable. L’utilisation des voitures électriques présuppose donc la possibilité de les recharger à des bornes dédiées, or ces bornes de recharge font cruellement défaut, sans parler des incompatibilités de branchement d’une voiture à une autre pour la recharge rapide.
En outre, une voiture électrique se doit, non moins qu’une voiture à essence, d’avoir une certaine autonomie pour permettre à l’automobiliste de parcourir des distances parfois importantes sans perdre trop de temps aux bornes à recharge, dont nous venons de voir qu’elles sont en nombre insuffisant. Or, l’autonomie de ces voitures vertes est assez faible : 150 kilomètres.
Enfin, et ce n’est pas le moindre inconvénient de ces citadines respectueuses de l’environnement, il y a le prix : si le Kangoo Z.E. sera proposé en France à 15 000 euros (bonus déduit) plus 72 euros par mois pour la location de la batterie, la Leaf et la Peugeot iOn coûtera le double.
Si l’on peut concevoir qu’il existe des consommateurs assez « écolos » pour surmonter l’un ou l’autre de ces obstacles, on ne peut raisonnablement attendre des automobilistes qu’ils paient au moins 15 000 euros pour avoir le bonheur de chercher constamment une borne de recharge afin de ne pas tomber en panne sur la route.