Adolphe Retté : Le Règne de la bête. Librairie Léon Vanier, A. Messein, Succr, 1908, in-12, 248 pages.
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C'est de A. Retté qu'il s'agit. A. Retté qui vient de tomber dans un bénitier, publie un volume : le Règne de la bête, dans lequel il raconte des horreurs sur ses anciens copains, les anarchistes.
Il faut qu'on sache qu'autrefois A. Retté était plus anarchiste que nature et avec lui plusieurs littérateurs de marque. C'est ainsi que le jour où Vaillant lança sa bombe, à la Chambre des députés, A. Retté se distingue particulièrement.
Le soir de ce même jour A. Retté assistait à un banquet de la Plume. Il y avait là Ibels, Riotor, Verlaine... Rodin présidait et Zola discourait.
Tout à coup, on annonça l'événement. Grand émoi.
Paul Verlaine qui ne comprenait pas ces choses là devint tout pâle. Les autres se mettent à commenter l'attentat. Alors A. Retté se lève, va vers Ibels et lui susurre à l'oreille : Il faut porter un toast à Vaillant.
Et Ibels, bon garçon, se dresse, verre en main :
- Messieurs, je vous propose de boire à la vaillance.
Là-dessus, applaudissements. Chacun a compris l'allusion. On trinque, on boit...
C'est ainsi que A. Retté, auteur du Règne de la bête, manifestait autrefois son anarchisme.Les Hommes du jour, 3 octobre 1908, n° 37.