Magazine Politique
Christine Lagarde apparait de plus en plus comme la valeur sûre du Gouvernement capable de marier expertise et confiance.
Plusieurs sondages importants ont été publiés ce week-end. La sortie de la crise sur la réforme des retraites risque de réserver bien des surprises.
Quatre chiffres méritent une attention privilégiée :
- 52 % des Français jugent "acceptable" le report de l'âge légal de la retraite (source IFOP / Ouest France Dimanche 24/10/10). L'objet même de la réforme ne soulève donc pas une contestation forte, loin s'en faut. L'opinion a été focalisée sur l'acceptation de la protestation. Mais sur le contenu même de la réforme, l'opinion, réaliste, a fait le pas de l'acceptation,
- d'ailleurs second chiffre, dès que la protestation a impacté la vie quotidienne (blocages, essence ...), elle a perdu 7 points de "soutien" en ... 4 jours (source IFOP / Ouest France Dimanche 24/10/10),
- pour 48 % des Français le dossier des retraites n'aura pas d'impact sur leur vote lors de la présidentielle en 2012. Ce chiffre, déjà bas, est exprimé en plein coeur de crise. C'est dire combien il va encore diminuer dans quelques mois (source IFOP / Sud Ouest 24/10/10),
- mais aussi, en plein coeur de crise, Martine Aubry ne recueille que 42 % de taux de satisfaction. C'est dire combien le PS n'a ni reconstitué son capital d'attraction ni sa crédibilité comme force d'alternance (source IFOP / France Dimanche 24/10/10).
La sortie de crise risque de s'ouvrir sur un paysage nouveau :
- une radicalisation globale de l'opinion avec un fossé entre les options politiques majeures (droite / gauche),
- un PS fragilisé car il apparaîtra perdant face à une réforme qu'il n'est pas parvenu à corriger, avec un contenu que l'opinion accepte mais avec une poussée de sa tendance ultra qui inquiète face aux obligations de gouvernance moderne (obligations acceptées par l'opinion comme l'indique le marqueur de popularité de DSK qui incarne cette gouvernance moderne mondialisée),
- une fonction parlementaire manifestement débordée par la rue qui a préféré la démagogie à la pédagogie dans des conditions bien lamentables quand, en pleine crise internationale, le coût de la crise sera dressé constituant un handicap exclusivement national.
Pour toutes ces raisons, le jour d'après s'annonce sous des circonstances bien différentes de l'euphorie de la fièvre des manifestations de fin d'été.
Sur le plan gouvernemental, Christine Lagarde occupe remarquablement bien l'ouverture de la sortie de crise confirmant toute la qualité de son positionnement qui fait d'elle le probable profil le plus performant pour Matignon incarnant la mobilisation pour la relance économique dans la collaboration internationale.