J’ai voté mercredi 15 septembre dernier le projet de loi portant réforme des retraites, après un long travail en commission et un débat de plus de 70 heures dans l’hémicycle !
J’ai soutenu cette loi qui est indispensable pour assurer le futur de nos enfants; elle est juste et responsable.
1- Une loi nécessaire
Cette réforme est la seule qui puisse durablement sauver notre système de retraites par répartition.
En 2008, 243 milliards d’euros, soit 12,5% de la richesse nationale, ont été affectés au paiement des pensions de retraite. Notre système de retraite est en faillite : 1 retraite sur 10 est aujourd’hui payée par l’emprunt, et demain, en 2030, si rien n’est fait, ce sera 1 sur 6! Le déficit atteint 32 milliards d’euros en 2010 et sans réforme, ce seront 45 milliards d’euros en 2020 et 100 milliards d’euros en 2050! C’est une dette abyssale que nous laisserions à nos enfants !
Sous l’effet de la baisse de la démographie et de l’allongement de la durée de la vie, en 50 ans, le temps passé à la retraite a été multiplié par 2 (un homme de 60 ans pouvait espérer passer 10 ans à la retraite en 1960 contre 22 ans aujourd’hui) et le rapport actifs-retraités a été divisé par 2 (1,8 actifs pour un retraité en 2010 contre 4 actifs pour un retraité en 1960).
Pour sauver notre régime de retraite par répartition, le report de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans constitue une décision courageuse. Tous les pays voisins ont choisi cette voie, quelle que soit la tendance politique de leur gouvernement. D’ailleurs, le report de l’âge légal de retraite à 62 ans reste très en deçà de ce que font nos partenaires européens où celui-ci est fixé à 65 ans, voire 67 ans.
La réforme des retraites permet des avancées majeures, et notamment:
- concernant la prise en compte de la pénibilité. Les assurés dont l’état de santé est dégradé à la suite d’expositions à des facteurs de pénibilité se voient reconnaître un droit nouveau. Ils pourront prendre leur retraite à soixante ans et bénéficier d’une retraite à taux plein à cet âge, quelque soit leur nombre de trimestre. Cette prise en compte de la pénibilité pour la retraite est unique au monde. Elle sera complétée par un renforcement des mesures de prévention.
- pour les carrières longues. Le dispositif de départ à la retraite anticipée pour carrière longue qui a été institué par la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites sera conservé et même élargi aux salariés qui ont commencé à travailler à 17 ans. Les salariés qui ont commencé leur vie professionnelle avant 18 ans pourront continuer à partir à 60 ans, et même dès 58 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 14 ou 15 ans.
3- Une loi responsable
Je comprends les inquiétudes qu’ont exprimées un certain nombre de Français ces dernières semaines en défilant dans les rues. Forcément, l’idée de travailler plus longtemps fait moins plaisir que d’annoncer la baisse du temps de travail.
La grève est un droit, garanti par la constitution, mais cela ne veut pas dire que l’on puisse impunément bloquer le pays, les usines, les raffineries et prendre les Français en otage ! Qu’il y ait 1 ou 3 millions de manifestants dans les rues est une donnée importante, mais ce qui importe encore plus ce sont les 27 millions de salariés qui ne manifestent pas. En démocratie, c’est la majorité qui gouverne et non une minorité qui impose ses idées dans la rue. Le peuple choisit ses représentants au Parlement qui le représentent et votent la loi avec le souci de l’intérêt général et non des intérêts particuliers.
Ceux qui appellent aujourd’hui à bloquer le pays et son économie sont irresponsables. Comme toujours, ce sont les plus modestes qui souffrent le plus de ce type d’action.
De la même façon, l’attitude qui consiste à mettre les lycéens dans la rue est tout aussi irresponsable. J’ai ainsi été profondément choqué par les scènes d’émeutes qui se sont déroulées dans plusieurs villes comme Nanterre ou en plein centre de Lyon. Ces actes sont inacceptables et doivent être réprimandés avec la plus grande fermeté.
La démocratie, ce n’est pas la victoire de la rue. Il n’est pas question de laisser triompher la violence contre la Loi, la force contre le droit !
Comment peut-on être favorable à l’allongement de la durée de cotisation tout en promettant un maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans ? La réponse est simple : en préparant une baisse des pensions. Ceci n’est pas acceptable ! La réforme que j’ai votée au contraire assure le maintien du niveau des pensions dans l’avenir.
C’est un discours de vérité et de responsabilité que souhaitent entendre les Français.
Cette réforme est juste, efficace et garantit une véritable solidarité entre les générations. Elle est nécessaire pour assurer le futur de nos enfants et petits enfants.
Jean-Marie Rolland