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J’ai un instant délaissé la plume et la page
Détourné mon regard des rives giboyeuses des mots
Tourné le dos à la prétention d’écrire
Laissé en jachère les champs de l’imaginaire
Fermé mes oreilles aux voix intérieures
Fermé volets et fenêtres
Pour ne plus rien voir
Ni entendre
De ce tumulte
*
Le volcan s’est calmé
Deux jours sans lave incandescente
Sans rochers expulsés
Sans âcres fumerolles
.
Gorge sèche
J’ai erré en un désert de beauté
Comme mirage tu me tendais ta main tremblante
Ton émotion palpable
Nous conduisait en de secrètes oasis
Ta peau dans l’eau fraîche
Avait le parfum du jasmin
.
Et moi
Pauvre aède en panne de chant
Je n’avais que mes yeux
Pour pleurer de bonheur
Sur ta beauté diaphane
Si vite évanouie
.
Manosque, 28 septembre 2010
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