Saw 2

Publié le 25 octobre 2010 par Flow

Saw II. (réalisé par Darren Lynn Bousman)

Toujours plus fort.

Voilà le leitmotiv des producteurs américains. Lorsqu'un film rapporte tant d'argent, sa suite se doit d'être encore plus intense, elle doit frapper plus fort afin d'enterrer l'original. Et c'est souvent au détriment de l'originalité et de la cohérence. Dommage...

Il n'a fallu qu'un an pour mettre sur pied cette séquelle! On se doute bien que ce n'est pas en si peu de temps que l'on va construire un film convenable, loin de là. La théorie du toujours plus est mise en place. Ainsi, les prisonniers ne sont plus deux mais huit, les pièges sont plus pervers (scène d'introduction assez éprouvante) et le tueur n'est plus invisible: il est capturé et s'entretient calmement avec la police!

On va jouer à un jeu 2.0.

Hélas pour nous, James Wan ne réalise plus ce second opus, il laisse sa place à Darren Lynn Bousman (toutes blagues sur son nom seraient incongrues...), venu du monde du clip et cela se sent. La réalisation épileptique lors des mises à mort est décuplée, offrant un résultat calamiteux qui fait plus gerber qu'une bouteille de vodka achetée à Lidle... Beurk. Jigsaw veut donc tester dans le temps qui lui reste -monsieur souffre d'un cancer en phase terminale- l'instinct de survie de ses contemporains. Il lâche donc huit péquenots dans une bicoque délabrée et les regarde s'entretuer pour s'en tirer, façon Battle Royale du pauvre. Les jeux sont donc plus cruels et plus gores car le fan est voyeur, il faut lui en donner pour son argent. Toute la tension psychologique du premier est évacuée, on est à présent dans la logique du torture porn, qui comme son nom l'indique propose des scènes de torture entrecoupées de blabla inutile. Et du blabla il y en a entre le flic trop impulsif et le tueur trop machiavélique. Le problème, c'est que l'on sait déjà comment l'entretien va se terminer avant même qu'il ne commence.

Creux + creux = creux.

Les personnages sont creux. Pourquoi? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les scénaristes ne se sont pas trop attardés sur la caractérisation des agneaux sacrificiels. A quoi bon après tout... De plus, l'interprétation est plus que douteuse, seul Tobbin Bell surnage quelque peu. On n'y croit pas. De plus, le scénario se veut roublard mais se montre faiblard: abus de grosses ficelles (flics les plus couillons de la terre, twist final toujours plus exagéré), volonté d'en mettre plein les yeux...

Au final, ce film est la parfaite mise en images de l'axiome crétin du toujours plus fort. Scénario roublard, maladresses chroniques, volonté d'en mettre plein les yeux qui n'est en fait que de la poudre aux yeux pour masquer un produit en toc. Rétrospectivement, la suite sera pire mais avec 4 millions de budget et 87 de recettes, il ne faut pas se leurrer: l'argent est roi!

Les+ :

- Rythme soutenu.

Les- :

- Creux.

- En toc.

- Inutile.

Note: