de Luca GuadagninoDrame - 2hSortie salles Franceavec Tild...

de Luca Guadagnino
Drame - 2h
Sortie salles France
avec Tilda Swinton, Alba Rohrwacher, Pippo Delbono, ...

Dans cette famille bourgeoise milanaise, les Recchi, c'est un tournant important : le grand-père passe officiellement la main à son fils et un de ses petits-fils, Edoardo, pour la gestion de l'industrie - l'empire - textile familiale. Un grand repas est organisé pendant lequel Eduardo présente Eva, son amoureuse. Tout irait bien dans cette dynastie s'il n'y avait pas quelques malaises, une fille qui s'exile à Londres pour fuir son fiancé et retrouver son amante, et un cuisinier, meilleur ami d'Eduardo, qui va, d'abord par ses talents culinaires, déchaîner les passions aux funestes conséquences...

Ne pas s'attendre à une comédie italienne en ayant en tête le souvenir de Le premier qui l'a dit. Pourtant des points convergents existent entre ces deux films italiens : un milieu industriel aisé et son passé colaborateur trouble, le tabou de l'homosexualité au sein de la sphère familiale, les amours interdites.Mais, avec Amore, on ne fait pas dans la comédie légère, plûtot dans le sur-dramatique. Sur le fond, c'est un film ambitieux qui aborde de nombreux thèmes de société (tabous de l'homosexualité, de l'adultère, du danger économique de la globalisation, de l'intégration...) en les situant dans une saga familiale, voire "clanique". Le réalisateur met l'accent sur les personnages qui justement sont en bordure du clan Ricchi : la mère Emma par ses origines russes, le fils Eduardo par son absence de motivation à reprendre l'affaire familiale, la fille Betta par son homosexualité, le cuisinier Antonio par son milieu social inférieur.

De l'ambiance guindée, on bascule, grâce à ce cuisinier venant préparer les grands repas familiaux, à des signes annonciateurs de passion, donc de dissidence pour la victime, à l'image d'une Lady Chatterley redécouvrant les plaisirs de la chair et bientôt plongée dans les tourments des conséquences involontaires.Sur la forme, c'est aussi assez ambitieux, avec des scènes très dramaturgiques à grand renfort de décibels symphoniques. On se croirait dans un film néo-classique avec un décor et une mise en scène parfois théâtrale. Au final, c'est parfois un peu bancal, trop prononcé, trop appuyé par certains plans, mais c'est néanmoins un travail abouti que j'ai regardé avec plaisir et émotion grâce au visage de Tilda Swinton. Il est à souligner que Amore fait la part belle aux sens, vue, ouïe par la musique, odorat et goût avec cette scène extrêmement sensuelle de la dégustation de gambas qui n'ont pas l'air mauvaises du tout, et puis le toucher évidemment, quant les scènes des émois amoureux sont alternées par des images de tiges, de fleurs, d'abeilles....
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