Après "Le Bruit des Glaçons" dont je ne vous ai dit que du bien et qui présentait de façon grotesque le cancer, voici deux autres films dans les salles obscures qui traitent du cancer proprement dit pour l'un et des soins palliatifs pour l'autre.
Le premier, Biutiful, est sorti depuis mercredi dernier et je compte bien aller le voir cette semaine. Il traite d'un homme atteint d'un cancer, père de deux enfants. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se remet en question, se pose des questions sur le sens de sa vie, ce qu'il veut laisser. Il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…
Voir la critique de La Maison du Cancer : "Le cancer généralisé comme métaphore"
Et voici la bande annonce, l'acteur Javier Bardem a eu le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes.
Un autre film Les yeux ouverts sort la semaine prochaine, le 3 novembre. Il aborde les soins palliatifs. Ces derniers instants de vie que nous redoutons lorsque nous sommes en bonne santé mais qui peuvent être si attendus lorsque le corps n'est plus que souffrance et que nous n'avons plus aucun contrôle sur notre vie. Bernard Giraudeau avait abordé le sujet, j'avais repris son entretien dans un billet.
En s’inscrivant dans la période particulière de la fin de l'existence, le réalisateur Frédéric Chaudier regarde, écoute, accompagne les patients, les bénévoles, les équipes soignantes de la maison médicalisée Jeanne Garnier, à l’heure où ces voyageurs particuliers qui séjournent dans l’établissement, sont appelés à s’éloigner.
Conçu comme un documentaire, ce film permet de réinvestir la réflexion autour de la fin de vie et de sensibiliser le grand public aux enjeux de la démarche palliative.
Simple, belle et humaine, cette odyssée est une expérience tour à tour tendre, poignante, drôle et émouvante.
Je pense que pour avoir envie de le voir, il suffit de percevoir ces personnes diminuées physiquement comme des hommes, des femmes qui ont été enfant, ado, adulte, qui ont eu des projets, des bonheurs, des angoisses. Il faut arriver à passer outre leur aspect délabré qui peut nous rebuter, nous donner envie de fuir. J'avais abordé ce problème de l'apparence physique si trompeuse dans ce billet. Ces personnes et leurs accompagnants si formidables ont de belles leçons à nous donner. J'ai accompagné mon père jusqu'à sa mort, vécue comme une délivrance, et je peux vous assurer que je n'oublierai jamais ceux qui travaillaient dans ce service, tous ces soignants au service de ces malades si particuliers dont les jours sont comptés. Je me souviendrais toujours des infirmières et aides-soignantes en train de chanter du Johnny pour faire sourire mon père qui avait un gros vague à l'âme alors que j'arrivais pour lui tenir compagnie. J'ai une admiration sans borne pour leur empathie, pour le réconfort qu'ils apportent à ces êtres frappés par l'injustice de la vie qui va bien au-delà des soins physiques par leur présence et leur chaleur. Mon père avait la même apparence décharnée que ces malades, il était l'un d'eux. Je vais aller voir ce film et je suis certaine que je serais très émue par ces témoignages, ces morceaux de vie, les derniers.
Et la bande annonce :