Mais en attendant, retour à nos moutons. Mon titre ? Un gyokuro de 2004 ? Oui, bien que cela soit loin d'être courant, on trouve parfois des "vieux" gyokuro. Bien sûr, ceci sont conservés sous vide, mais autant un thé japonais peut être conservé sans souci sous vide pendant plus d'un an, autant 5 ou 6 ans pourrait poser problème. En effet, je n'ai jamais entendu parler de cela pour un sencha, mais pour le gyokuro, oui. Alors que j'achetai deux gyokuro 2010 il y a quelque semaine (un Uji et un Yame, présentés ici), la curiosité me fait prendre également un Yame (département de Fukuoka) de 2004.
Il n'est pas rare avec ce type de produit de voir à l'ouverture du sachet des feuilles comme recouvertes d'une poudre blanche. Cela n'est pas le signe d'une altération de la qualité du thé, mais seulement, la longue conservation sous vide en fera littéralement ressortir la caféine, qui apparaît blanche à la surface des feuilles. Ici, il n'en est rien. De splendides feuilles au vert profond et brillant. Néanmoins, signe de la maturation peut être, ce vert apparaît de manière très franche à la différence des gyokuro frais dont le vert tend vers le bleu de Prusse.
Est-il utile de préciser qu'il s'agit du "même" Yame, que celui évoqué précédemment (ici 2010 et ici 2009), mais dans un millésime antérieur ? Donc, cultivar Yamakai.
Aussi, même maîtrise dans le roulage parfait des feuilles, rectilignes, fines, comme d'éblouissants éclats d'émeraude.
Le parfum de la claire liqueur confirme celle des feuilles : un brin acidulé, le parfum particulier des gyokuro (ooika) est un peu alléger au profit d'un parfum de bonbon.
Il s'agit néanmoins d'un produit formidable, je pense qu'il faut bien choisir son moment pour le déguster.