La concurrence est rude sur le terrain des readers dits, “de poche”. Entre le Cybook Opus, le BeBook Mini et le dernier Sony Reader Pocket Edition, les consommateurs vont rapidement avoir du mal à s’y retrouver. D’autant plus qu’un nouveau venu est arrivé il y a quelques semaines sur le marché français. Nous nous réjouissons toujours de l’arrivée d’un nouvel appareil tant nous estimons que les goûts et les usages de lecture numérique sont divers. Le reader de poche de Pocketbook, nommé Pocketbook 360, a lui aussi des arguments à faire valoir : prix abordable (159€), design original et robuste et un logiciel interne très complet.
Pourtant, ce produit paraît atypique et un peu fâné, même sur le marché français qui est loin d’être l’un des plus dynamiques d’Europe. Si nous n’avons pas la chance d’avoir le Kindle, nous avons été habitué au raffinement des readers Sony et aux interfaces optimisées de ceux de Bookeen. Après plusieurs semaines de tests, voici notre verdict.
Prise en main
Le contenu de la boîte
Reçu dans un emballage en allemand (principal marché européen pour la société Pocketbook) pour l’exemplaire de démonstration, la version commercialisée devrait quant à elle offrir un emballage plus élégant et raffiné. Le packaging est assez anodin et on trouve à l’intérieur le Pocketbook 360, un câble USB vers MiniUSB. Malheureusement suite à la baisse de prix du PocketBook, le chargeur secteur n’est plus inclus en série avec le reader. Dommage que les fabricants se décident tour à tour de réaliser d’amortir la baisse de prix par la suppression de ce type d’accessoires…
Le design
Une fois sorti du film plastique de protection, on peut observer le design du reader. A vrai dire, il ne répond pas du tout aux standards auxquels nous sommes habitués. La forme est assez grossière et rappelle un lecteur multimédia de la fin des années 90. Disponible dans deux coloris, noir ou ivoire, la qualité de fabrication est plutôt bonne même si le toucher est très plastique. En revanche, on n’a pas la sensation qu’il s’agisse d’un plastique cassant mais de quelque chose de plutôt robuste. Le modèle ivoire (que nous avons testé) se destine clairement à une clientèle féminine (tant la teinte et les motifs sur la coque rebuteront les amateurs de sobriété), tandis que le modèle noir plaira davantage à la cible masculine.
S’il faut reconnaître une originalité au design du Pocketbook 360, il s’agit sans aucun doute sa coque de protection. En effet, le reader n’est pas livré avec une housse, comme le fait Bookeen, mais avec une coque plastique qui vient s’accrocher sur la face avant du produit. L’idée est intéressante car cette coque protégera à coup sûr l’écran du reader, partie vulnérable de ces appareils.
La lecture
Un logiciel complet mais peu véloce
Au niveau logiciel, le PocketBook 360 nous a fait une impression mitigée. Si l’interface et les parcours de navigation sont plutôt bien pensés (malgré quelques incohérences d’ergonomie ci et là), faisant du Pocketbook un appareil facile à prendre en main, l’expérience utilisateur est entachée par le manque global de réactivité du produit.
Comptez ainsi une bonne quarantaine de secondes au démarrage, avant d’obtenir l’écran d’accueil et de pouvoir naviguer dans les menus. Chose plus embêtante à l’usage, l’allumage instantanée n’existe pas. Aussi, si vous vous êtes arrêté en pleine lecture et qu’il s’est éteint automatiquement durant votre absence, il lui faudra entre 10 et 20 secondes pour ré-ouvrir le livre.
Optez donc plutôt pour le système de mise en veille en appuyant rapidement sur le bouton d’extinction. A ce moment-là, une clé apparaîtra sur l’écran, signifiant la mise en veille du reader. Pour sortir le 360 de son sommeil, il suffit d’effectuer de nouveau l’opération.
Par ailleurs, après plusieurs heures de tests (et plusieurs resets), certaines lenteurs demeurent inexplicables. Par exemple, le simple fait de changer de pages dans les Fleurs du Mal (livre préchargé sur le reader) prend 4 secondes. C’est étonnant pour un produit qui partage de nombreux composants avec le Cybook Opus qui ne connaît pas ce défaut. Pour sa défense, on peut néanmoins expliquer que l’exemplaire de test reçu embarque plusieurs centaines de fichiers pesant de manière conséquente sur la réactivité de l’appareil.
Les points négatifs évoqués, passons aux éléments plus positifs. Tournant sous une distribution Linux optimisée, le PocketBook offre de nombreuses options de personnalisation, particulièrement appréciables pour configurer son appareil jusque dans les moindres détails.
Un confort de lecture détérioré en dépit de fonctionnalités intéressantes
Autre point plus intéressant, le PocketBook intègre deux logiciels pour la lecture de livres électroniques. Si les fichiers sont protégés par DRM, Adobe Viewer est le lecteur par défaut, en revanche pour les livres libres de droits ou sans DRM, il est possible d’utiliser l’excellent FBReader, un lecteur beaucoup plus complet et surtout paramétrable à souhait pour modifier le temps de rafraîchissement des pages (1,2, 5, 10 pages), les polices de caractères, définir les interlignes ou encore la taille des marges.
Au niveau de la lecture des fichiers PDF, le PocketBook offre un mode zoom pour se diriger manuellement dans le document, ainsi qu’un mode reflow. Compte tenu de la taille de l’écran du 360, la lecture de fichiers PDF est loin d’être optimale, elle n’est d’ailleurs pas plus conseillée sur le Cybook Opus et les autres readers 5 pouces. Optez donc plutôt, avec les readers de poche, pour le format ePub dont le moteur de rendu est plus évolué.
Pour la consultation de documents PDF, il est plus intéressant de se tourner vers le nouveau reader 9,7 pouces de la nouvelle gamme PocketBook, dont la taille est beaucoup plus appropriée pour des mises en pages au format A4.
Pour revenir au sujet, le PocketBook 360 embarque un écran de bonne facture, grâce à la dalle E-Ink Vizplex 5 pouces d’une qualité équivalente à celle du Cybook Opus 2ème génération. Le rafraichissement des pages est rapide quand l’appareil ne lagge pas, et l’écran offre un bon contraste, garantissant un réel confort de lecture en conditions extérieures.
PocketBook devrait néanmoins apporter une qualité d’écran encore supérieure et se rapprocher des références dans le domaine : Kindle et Sony, en équipant sa prochaine gamme de 360 avec des écrans e-Ink Pearl.
Conclusion
Le PocketBook 360 est, compte tenu de son prix et de sa qualité de fabrication, un reader plutôt honnête pour qui souhaite découvrir la lecture numérique avec un appareil simple à utiliser. Malheureusement l’expérience utilisateur est affectée par des ralentissements incessants et des temps de chargements interminables, qui nous l’espérons n’affectent que notre exemplaire de démonstration. Si le prochain PocketBook prévu pour début 2011 corrige ces défauts et poursuit, avec des mises à jours régulières (tous les deux mois d’après PocketBook), l’optimisation du logiciel, le 360 pourrait alors rattraper son retard et se faire une place au côté des tenors du marché français : le Sony PRS-350 et le Cybook Opus.
Point Positifs :
- L’interface claire et simple
- La facilité d’emploi et de navigation
- Les nombreuses options de configuration
- L’intégration de FB Reader
- La légèreté et la solidité de l’appareil
- La coque de protection
- Le prix abordable : 159,99€
Points Négatifs :
- Le côté plastique / cheap du reader
- La faible réactivité de l’appareil
- L’absence de Wi-Fi et 3G
- L’absence de recharge secteur
Notre note :
Vous pouvez vous procurer ce reader sur le site de PocketBook à l’adresse suivante.
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