G20 et accords de Bâle: que faire?

Publié le 25 octobre 2010 par Chapitre5.com

C’est parti: l’Europe perd 2 sièges et 6% de ses droits de vote au FMI. C’est elle qui fait les frais du rééquilibrage entre les ex-plus riches, et les nouveaux riches.La Chine n’aura aucun effort à faire pour limiter son dumping monétaire. Les USA continuent à l’accompagner. Les autres n’ont qu’à se bien tenir, en ne cherchant pas à dévaluer par rapport au couple yuan/$.  A Bâle, les banques avaient conservé la liberté de spéculer avec l’argent de leurs clients (voir nos posts précédents); pour laisser le marché “déterminer” les parités ! Et l’€ est parti, comme déjà prévu ici,  vers les 1,60 déjà vus il y a peu. En attendant plus.

 Rien de sensible pour l’opinion publique. Mais une confirmation de l’émergence de la zone Pacifique. Riverains majeurs: USA et Canada, Japon (mais il a un problème démographique), Chine Inde Afrique du Sud  Australie. Peut-être Indonésie et Philippines s’ils ne succombent pas à l’inquisition islamiste.  

Ce sera la zone de croissance des 20 prochaines années. C’est là qu’il faudra investir. Surtout pour les caisses de retraite et assureurs-vie. Car c’est du durable. Nous, on digère l’endettement et le social à crédit (ex. de l’horreur économique: la CADES qui rembourse les malades de ce jour avec des emprunts à 20 ans! ) . Ce sera médiocre. Car, surtout en France, l’élite politique est faite pour gérer le paisible. Et pas pour les temps difficiles. Pétain plutôt que Churchill…

A court terme, l’inflation n’est pas un risque. Les consommateurs continuent à se désendetter, et les meilleures promotions commerciales ne “relancent” rien. Au contraire, ils restreignent encore plus leurs achats en les attendant :  voir Peter Drucker et son analyse de la politique suicidaire des constructeurs auto US, un classique des écoles de commerce.

En analyse top down

1 : au plan macro : croissance nulle,  taux obligataires proches de 0%  après impôt,  immobilier hors de portée des classes moyennes.  

2 : au plan opérationnel:  sécurité illusoire des placements en  bonds du Trésor et signatures AAA. Car :

   a): En cas de reprise , ils baissent avec la remontée des taux. 

   b):  En cas de stagnation, ils ne rapportent rien.

  c):  Si on a vraiment très peur, le cash ou les BT à 3 mois. Mais peur de quoi ? La dépression dans le monde atlantique n’est pas la fin du monde). C’est au contraire une époque d’opportunités.

Consquence: seule classe d’actifs à considérer: les actions.

   a) : D’abord celles qui sont purement domestiques avec de gros rendements. Ex:  une chaine de salons de coiffure, ou de maisons de retraite serait idéale. Car les pays à monnaie et salaires faibles ne vont  pas les concurencer.Rendements de 7 à 10% . Nous en avons, peu prestigieuses mais vaches à lait.

  b) : Des actions de sociétés très présentes , déjà , sur la zone de croissance. Pour y participer. A commencer par les locales, suivies des nôtres quand elles y sont. Mais elles seront plus volatiles, c’est le risque. Il faut l’accepter, car ce risque est moindre que celui des placement à revenu fixe en euros.

   c) : Et des obligations privées de pays “exotiques” autant que l’était le Japon en 1956.  Et déjà émergés, avec encore du 8% . Sans attendre la ruée des fonds US qui viendront s’ y couvrir  quand le $ sera trop attaqué . Ni les rehaussements des agences de notation qui arriveront comme les carabinniers.

Pour Agir :  Nous avons déjà des actions domestiques à gros rendement. Nous allons y ajouter celles qui sont très présentes sur la zone Pacifique. C’est désormais l’inflexion à prendre. Déjà nos constructeurs autos se tiennent bien en bourse malgré un marché domestique en forte baisse. Cela démontre que nous ne sommes pas seuls dans notre stratégie, et Fiat le confirme ce matin 25/10…..Seul problème pour l’investisseur d’Europe: les actions US qui y sont déjà sont libellées  en $ qui va baisser/€. Les couvrir est cher. Solution: se limiter aux entreprises euro. SBF 250 et eurostoxx en proposent assez.

Pour nos clients, la pertinence de cette stratégie se vérifie: le portefeuille a gagné 7% en 8 mois après impôts. Avec un niveau de risque et de volatilité  faibles. Même si les “analystes” classiques disaient le contraire (il contenait des obligations sud africaines ! alors que Jhb est une ville dangereuse ! et Mr. Zuma a 3 femmes ! ).

Il ne s’agit pas d’être contrarien. Mais d’oser anticiper contre l’opinion officielle de la profession. Et justement : attention aux hedge funds qui prétendent gagner durablement plus que le taux moyen (vers 2%) par des arbitrages: ça marche jusqu’à ça ne marche plus. On perd alors en 1 nuit tout le gain des années précédentes. Car leur jeu est à somme nulle. Seules les salles de marché gagnent surement par les courtages et en vendant de la volatilité. Notre post précédent (paranoïa, comment vivre avec) évoquait une éventuelle collusion des principales d’entre elles.   ?

Que faire ? retour vers la gestion classique du stock picking. Un retour vers l’individualisme ….