Les Polémiques et problématiques juridiques soulevées par le programme Google StreetView cesseront-elles un jour ? Les récentes évolutions de l’affaires permettent d’en douter, Google étant à présent sous les feux de la rampe en Espagne et critiqué par l’organisme chargé de la protection des données personnelles au Canada. Zoom sur un système qui n’en finit pas de faire couler de l’encre.
On le sait, Google, grâce à ses « Google cars » et autres tricycles permet aux internautes de se déplacer virtuellement à 360°, dans des zones de plus en plus étendues.
Si les premières craintes et plaintes ont concernées directement les images capturées, la technologie de « floutage », permettant de masquer les visages des personnes et les plaques d’immatriculation des véhicules et autres données personnelles, est parvenue à apporter des solutions, bien qu’elle ne soit pas, pour l’instant, 100% fiable.
Cependant, de façon bien plus inquiétante, Google, comme d’autres, a également procédé via des antennes radio à la collecte de données WiFi lors du passage des voitures. Parmi ces données, figure le nom d’identification des réseaux WiFi rencontrés et les adresses MAC des routeurs, mais aussi des échantillons de données à travers des réseaux WiFi ouverts, que Google aurait recueilli « par erreur ».
Parmi ces échantillons de données, figureraient, selon un rapport de juin 2009 de la CNIL, des mots de passe et des extraits de courriels. En Espagne, selon le directeur la CNIL locale, l’AGPD, le poids total des données collectées en Espagne serait de 13 gigabytes.
En guise de défense, Google continue de plaider la bonne foi et d’affirmer sa volonté de coopérer avec les institutions.
Ainsi, après avoir formulé des excuses, Google a remis les données collectées à la CNIL et à d’autres régulateurs en Europe, tentant de redorer son image, de telle sorte qu’une enquête a été ouverte dans une douzaine de pays.
A ce titre, rappelons qu’en France, l’article 226-18 du Code pénal punit de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende le fait de collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal ou illicite, l’article 323-1 du même code sanctionnant quant à lui l’atteinte aux système de traitement automatisé de données d’une peine d’amende similaire et de deux ans d’emprisonnement.
Si la CNIL poursuit à ce jour ces investigations, son équivalent espagnol a engagé des poursuites judiciaires à l’encontre du géant de l’internet, faisant peser sur lui le risque d’une peine d’amende qui pourrait atteindre 2,4 millions d’euros. Une action qui pourrait donner des idées aux autres.
A suivre…
Source :
Cliquez ici pour lire l’article ”Street View spies a €2.4m fine” sur le site The Register.
Cliquez ici pour lire l’article “Google’s Street View broke Canadian privacy laws” sur le site The Register.
Cliquez ici pour lire l’article “Street View : Google va fournir les données WiFi à la France” sur le site Génération Nouvelles Technologies.
Cliquez ici pour lire la proposition de loi du 27 novembre 2009 tendant à restreindre les immixtions des moteurs de recherche dans la vie privée.