Les interfaces du futur du MIT Media Lab

Publié le 17 octobre 2010 par Patriceb @cestpasmonidee
Le "Fluid Interfaces Group" du MIT Media Lab, connu pour son projet SixthSense, se fixe pour objectif de renouveler les moyens d'interaction avec l'information numérique, caractérisés par le clavier et la souris, vieux de 40 ans et inadaptés aux usages modernes, notamment mobiles et sociaux.
Ses travaux se concrétisent par de multiples expérimentations, réparties en 4 domaines (expériences augmentées, objets "responsifs", interactions collaboratives et matériaux programmables), parmi lesquelles je vous propose une petite sélection personnelle.
Mouseless est certainement l'approche la moins disruptive de celles explorées par le laboratoire. Elle consiste "simplement" à remplacer la souris "physique" par la main de l'utilisateur, dont les mouvements et les actions sont analysées grâce à un laser et une caméra infrarouge attachée au PC de l'utilisateur.
Au-delà de la reproduction des actions habituelles réalisées avec une souris, Mouseless peut également permettre d'enrichir à l'infini les gestes de commande (par exemple avec les gestes "multi-touch" qui sont maintenant de rigueur sur les smartphones).
Le prototype développé représente un coût d'environ 20 USD, ce qui laisse penser qu'une mise sur le marché pourrait être proche...
LuminAR est un système de réalité augmentée compact, prenant la forme d'une ampoule de lampe de bureau et embarquant un pico-projecteur, une caméra et un micro-ordinateur. Une version "lampe" ajoute un bras articulé motorisé, qui peut ainsi suivre les gestes de l'utilisateur.
Cette lampe un peu particulière, avec laquelle ses promoteurs veulent repenser les "objets d'éclairage", exploite la surface du bureau pour mixer des contenus numériques à des objets réels (par exemple, un magazine enrichi de contenus vidéos), en offrant de multiples possibilités d'interaction à l'utilisateur, complétée par une connectivité avec un PC, un mobile...
MemTable est techniquement proche de la table Surface de Microsoft (en plus grand) mais avec une vision spécifique des usages collaboratifs de ce type d'appareil. En effet, elle est conçue pour enregistrer, mémoriser et rejouer les interactions numériques et physiques de ses utilisateurs.
Les questions auxquelles les chercheurs essaient de répondre avec MemTable traitent de l'intégration des interfaces dans les habitudes de travail en collaboration et de l'avenir de l'informatique "sociale".
Dernier dans ma liste, Defuse tente de projeter les outils de discussion en ligne actuels, conçus pour quelques dizaines ou centaines d'utilisateurs, dans la dimension des réseaux sociaux actuels avec leurs millions de participants.
La description du projet offre peu de détails mais l'objectif est de refléter dans l'interface le contexte social, structurel et historique de chaque discussion et d'étendre l'expressivité de chaque message pour éclairer les intentions de son émetteur.
Ces projets (ainsi que tous les autres sur lesquels je ne m'attarde pas) semblent prometteurs et, en tous cas, montrent une inventivité sans limite. Reste à imaginer les usages de ces technologies pour l'entreprise de demain...