L'utilisation de Mobile Photo Bill Pay ne répond pas à un usage mobile mais exploite simplement l'appareil photo du téléphone pour capturer l'image de la facture. Une fois cette étape réalisée, l'image est envoyée sur les serveurs de Mitek qui l'analyse et en extrait les informations nécessaires au paiement. L'utilisateur va alors vérifier les éléments qui lui sont soumis en retour, saisir ses données de paiement (pour la première facture d'un fournisseur, elles sont ensuite enregistrées pour une réutilisation immédiate) et valider le paiement qui sera effectué par sa banque. La solution de Mitek est en effet proposée aux institutions financières, pour une intégration dans leurs services mobiles existants.
Comme pour le dépôt de chèque, le nouveau système est rendu possible par les particularités du marché américain, puisqu'il s'appuie sur les services de paiement de facture en ligne déjà offerts par la plupart des établissements du pays. Dans ce contexte, Mitek saura certainement convaincre ses clients de la valeur ajoutée de son application bien qu'elle ne soit qu'incrémentale, surtout après le succès des applications de dépôt de chèque.
En France, une telle application aurait plus de difficultés à s'imposer en raison des habitudes des grands facturiers (fournisseurs d'énergie, de services telecom...), en particulier leur préférence pour le paiement par prélèvement automatique. De plus, je pense que la tendance actuelle est à la dématérialisation totale des factures qui permet, outre de préserver l'environnement, de réaliser des économies importantes (imaginez le coût des presque 200 millions de factures émises anuellement par EDF, uniquement pour les particuliers). Des solutions de présentation universelle de factures dématérialisées sont d'ailleurs en voie d'émergence et pourraient trouver rapidement un écho auprès des banques françaises (par exemple "postel" de "Postes Canada").
Néanmoins les applications de reconnaissance d'image à partir du mobile ont indiscutablement un avenir et de nouvelles solutions exploitant ces technologies sauront certainement conquérir les français à court terme. A nous de les inventer !
Sur une suggestion de Denis Vacher (Insiden). Merci !