Ce 25 octobre, Séoul va réviser son accord nucléaire bilatéral avec Washington. Depuis 1974, le pays doit demander la permission à son homologue avant d'enrichir de l'uranium ou de recycler ses déchets nucléaires, permission qui inhibait toute prétention d'accroître son potentiel militaire. Cette initiative avait pour but de limiter un dangereux engrenage entre la Corée du Nord et du Sud, lorsqu'au début des années 1970, l'administration américaine soupçonnait Séoul de fomenter un programme nucléaire à visée militaire.
Pourtant, au-delà de la frontière, le régime de Pyongyang ne semble toujours pas vaciller. Il se conforte même, avec la mise en avant de Kim Jong-un, héritier pressenti à Kim Jong-il, qui vient d'être promu général à la fin du mois de septembre. En outre, les velléités nucléaires demeurent : au début du mois d'octobre, Séoul et le monde entier découvraient avec stupeur que le complexe de Yongbyon était en train d'être restauré, alors qu'il était censé être fermé depuis 2007. Le pari diplomatique de l'administration Obama semble dans l'impasse. Mais, dans le même temps, la Corée du Sud doit subvenir à ses besoins énergétiques, sans cesse grandissants. Or, l'accord avec Washington bride ses prétentions.
L'essentiel des discussions devraient porter sur le recyclage des déchets nucléaires : Séoul voudrait discuter de l'introduction de la méthode de "pyroprocessing" (recyclage qui ne permettrait pas d'obtenir du plutonium pour l'industrie militaire). Une méthode qui sera discuté mais qui, vraisemblablement, ne sera pas sujet à un accord.
Les préoccupations américaines restent les mêmes depuis 1974 : éviter une surenchère entre les deux Corée, et plus particulièrement, désormais, empêcher la remise en cause de la déclaration de dénucléarisation de 1992 entre les deux pays. Il y a également la peur de créer un précédent qui permettrait à d'autres pays d'utiliser le même prétexte pour développer, parallèlement, un programme nucléaire militaire. (photo : DigitalGlobe-Imagery)