Une évolution qu’on ne pourra plus constater à ce stade : la proportion des Européens ayant dans leur foyer un accès à la téléphonie a augmenté de 3 points en un an, pour atteindre 98%. La télévision, c’est 98% aussi ; mais en hausse de deux points « seulement ». Internet ? Encore loin du compte : 57%, mais en hausse de 8 points sur la même période.
La télévision, objet démocratique par excellence ?
Aux rares qui prédisent la fin de la télévision, l’Eurobaromètre inflige un démenti cinglant. Fin 2009, la quasi-totalité des foyers européens abritaient une télévision : au moins 93% en Finlande, jusqu’à 100% en Grèce, en Espagne et à Chypre. Elle est toujours principalement reçue par voie hertzienne (34%, -7 points en deux ans), par le câble (30%, -4 points), par satellite (24%, +2), mais de plus en plus par la voie numérique terrestre (23%, +11) et encore marginalement (4%, +2) par réseau téléphonie + modem – les box, comme on dit couramment dans l’hexagone. En effet, ces dernières sont particulièrement répandues en France, où 19% des foyers les utilisent pour recevoir la télévision (+13 points entre 2008 et 2009). La télévision numérique terrestre y est aussi appréciée (35%, +14), mais pas autant qu’en Espagne, où elle a pris en un an la première place dans les foyers (60%, +48).
Un accès à la téléphonie très répandu, mais moins égalitaire
98% des Européens ont en 2009 accès à la téléphonie, fixe ou mobile. On retrouve des scores de 100% en Suède, à Malte, au Luxembourg, aux Pays-Bas, à Chypre, au Danemark et en Slovénie. Lanterne rouge, la Roumanie, où près de 15% des ménages n’ont pas accès au téléphone.
Le portable poursuit son développement
Le taux de pénétration du mobile en Europe s’établit en 2009 à 87%, en hausse de 4 points en un an. Une hausse particulièrement marquée en Bulgarie (+10), en Espagne (+9) et en Slovaquie (+8). In fine, même dans les pays où le mobile est le moins répandu, ce sont au moins sept habitants sur 10 qui y ont accès (72% en Roumanie et 78% en Bulgarie).
Si plus de 6 ménages sur 10 (62%, en hausse de 4 points en deux ans) ont aujourd’hui accès à la fois à la téléphonie fixe et à la téléphonie mobile, les mobile only sont bien plus nombreux (25%, stable) que les landline only (11%, -3). Et ils le sont bien plus encore dans les douze États membres qui sont devenus de nouveaux membres de l’UE en mai 2004 ou janvier 2007 : 46% des ménages n’y ont accès qu’au mobile, pour 21% des quinze premiers membres.
Mais le fixe résiste
Le téléphone fixe n’est pas mort, loin s’en faut : 73% des Européens y ont accès, en hausse de 3 points sur un an. Mais l’accès à la téléphonie fixe connaît des évolutions très différentes selon les pays : on observe des hausses de 14 points au Portugal (54%), 11 points en Lituanie (44%), 8 points en Allemagne (89%), en Hongrie (50%) et en Italie (67%), mais des baisses de 13 points en Finlande (28%) et de 10 points en Pologne (52%). In fine, l’accès est encore beaucoup moins développé dans les douze États qui sont devenus de nouveaux membres de l’UE en mai 2004 ou janvier 2007 : 48%, pour 78% dans les pays de l’Europe des Quinze.
Un ordinateur dans deux tiers des foyers
En moyenne, fin 2009, ce sont 64% des ménages qui sont équipés, en hausse de 7 points en un an. Mais on observe le même phénomène (quoique dans une moindre mesure) pour l’équipement en ordinateurs dans les foyers que le téléphone fixe : les deux tiers (66%) des habitants des pays de l’Europe des Quinze sont équipés d’un ordinateur, pour une grosse moitié (53%) dans les États devenus membres de l’UE plus récemment.
Près de six européens sur 10 ont accès à Internet, un tiers à l’Internet mobile
L’accès à Internet suit lui aussi une tendance haussière, qui s’établit en moyenne à 57%, en hausse de 8 points. Et le haut débit continue sa progression : en hausse de 12 points, à 48%, arrivant en tête dans l’ensemble des pays de l’UE, même si le bas débit reste très répandu en Lituanie (31%) et en Allemagne (25%).
Notons aussi qu’un tiers des Européens (33%) peuvent se connecter à Internet depuis leur mobile. Des différences sensibles sont là aussi observables selon les pays (58% en Suède, pour 15% en Bulgarie et 12% en Roumanie).
Un tiers des Européens utilisent les réseaux sociaux
La Commission s’est aussi penchée en 2009 sur l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook, MySpace, Twitter etc.) : fin 2009, plus d’un tiers (35%) des Européens les utilisaient, contre 63% qui déclaraient ne jamais les utiliser ou n’ayant pas d’accès à Internet. Une proportion qui varie là encore selon les pays étudiés : 57% des Lettons, 52% des Néerlandais et des Danois les utilisent, pour 19% en Roumanie et 23% en Bulgarie, les deux pays qui sont le moins en pointe sur l’Internet mobile.
Et lorsqu’ils utilisent les réseaux sociaux, les Européens le font de manière plutôt fréquente : 57% le font au moins deux ou trois fois par semaine, contre moins d’un quart (23%) qui les utilisent une fois par semaine ou deux fois par mois.
L’inquiétude quant à l’usage des données personnelles : une question qui divise
Parallèlement, les citoyens Européens sont divisés quant à l’inquiétude face au mauvais usage des données personnelles disponibles sur les réseaux sociaux : 45% s’en disent soucieux, contre 44% qui ne s’en disent pas soucieux.
Mais cette inquiétude davantage dans les pays de l’Europe des Quinze (47% d’inquiets, pour 38% dans les douze autres États), et surtout chez la première génération de parents dont les enfants sont de véritables digital natives (53% d’inquiets parmi les 40-54 ans), les plus éduqués (51%) et enfin les utilisateurs des réseaux sociaux eux-mêmes (51%), plus sensibles que les non-utilisateurs (43%).