Marcel Migozzi publie Cité aux entrailles sans fruits, aux éditions Gros Textes. Poezibao publie également une note de lecture de ce livre.
Rue viandeuse, crachats fauves, peur de, peu de
Le jour plus faux sur les écrans
Les arbres secs entre les roues
La chair vieillarde aux dents perdues
La touffe blanchie l’étouffante
Tuméfaction des souvenirs
Cité aux entrailles sans fruits
(amen)
•••
Préfecture déchue, gare morte, les rails
Ne se partagent plus entre eux
L’inconnu quotidien
À froid on les abandonna
Sous des ordures d’air
Faux départs jusqu’au jour
Du vide final sur la voie
Sauf le dico qui sait
Que le rail a une âme ?
(ex-terminus)
•••
Quelque chose en moins l’âme
Ou sa poussière supplétive
Qui s’en va sous des fleurs coupées
Rien de plus à redire sur rien
•••
Jardin ouvrier à bidons
D’eau de pluie tu rafraîchis
Le visage d’un père mort
Attachant sous des yeux d’enfant
Les tiges frêles des tomates
à l’avenir
(rouge avenir)
Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010, 6 €, pp. 4, 16, 35 et 39.
Marcel Migozzi dans Poezibao :
Bio-bibliographie, Vers les fermes, ça fume encore (parution), extrait 1, un article de M. Monte
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