Mouvements de rue : la vérité

Publié le 25 octobre 2010 par Libracteurs
Nous écoutions, il y a quelques jours, avec intérêt les commentateurs nombreux, qui analysaient la situation à la veille de la journée du 19 octobre. Pour LIBR’ACTEURS, la situation est le signe d’une double décadence, celle de la démocratie, et celle du "paritarisme franchouillard", nous allons y revenir.
Au préalable et de manière a évacuer toute ambigüité nous invitons nos lecteurs à relire avec attention ce que nous écrivons depuis longtemps et ce que nous avons dit avant l’élection de 2007 : NUL NE POURRA DIRE QU’IL NE SAVAIT PAS !
Décadence de la démocratie, car sauf erreur l’actuel locataire de l’Elysée a été élu avec une très confortable majorité, face a des concurrents qui prônaient une démocratie participative ou coloriée. La majeure partie de son projet était clairement affiché, s’agissant en particulier des aspects sociaux. Mieux, dans la foulée, aux législatives, le peuple à donner mandat à des godillots, cumulards de mandats, pour donner les moyens d’une telle politique.
Comment aujourd’hui admettre qu’une partie des mêmes citoyens vocifère ?
La réponse est simple, du fait du cumul des mandats, de la longévité politique, de l’absence totale de conviction et de sanction des manquements, le vote ne signifie plus rien.
C’est d’autant plus grave, que le niveau de culture économique et sociale de la majeure partie des électeurs est proche du néant, plus occupés qu’ils sont par les paris en ligne, l’Ile de la tentation ou « Plus belle la vie » !
Décadence du paritarisme, car sauf erreur les régimes de retraite sont gérés par des institutions paritaires, ou siègent à parité……des syndicalistes, ouvriers et patronaux sensés défendre leurs mandants et par le biais d’une gouvernance démocratique peser sur les choix et orientations.
Franchement c’est à pleurer, car pour avoir fréquenté de très prés tout ce beau monde, on comprend mieux l’imprévision et la situation. On pourrait en rire si cela n’impactait pas la vie de millions de salariés et l’avenir des générations futures.
A cet égard nous ne pouvons résister à évoquer la malheureuse sortie de MEDIAPART, qui laisse entendre que la mort du régime par répartition voulue par le pouvoir, servira les intérêts des fonds de pensions capitalistiques, dont l’un des ardents défenseurs, délégué général d’une Institution paritaire est le frère du Président de la République.
S’il fallait un seul exemple de l’imbécilité des uns et des autres nous l’avons : Une institution paritaire, du fait de sa gouvernance est aux mains…….des syndicalistes !
Si un salarié, même le premier d’entre eux peut orienter a sa guise le navire, tout est dit.
Nous sommes bien placés pour redire que la gouvernance du paritarisme, comme celle de la majeure partie des institutions sociales, est un leurre. Un haut management, aux affaires quotidiennes, n’a que faire d’élus désignés par leurs pairs, et souvent incapables de bien comprendre les enjeux.
Il faut donc revoir, démocratie et gestion paritaire de notre protection sociale. Cela passe par la fin du cumul des mandats et l’émergence d’une nouvelle race d’élus, mais aussi par la mise en exergue d’une nouvelle gouvernance de notre économie sociale.
Il reste à trouver l’instrument d’une telle ambition, pour éviter la violence. Ce peut être un mouvement citoyen nouveau, libre de toute attache partisane, nous y reviendrons.
Richard HASSELMANN
Crédit et copyright
Le Point