Laurent continuera également l'oeuvre de son père en éditant des ouvrages de médecine et de pharmacie, dont la célèbre Pharmacopée Universelle de Lemery, qui sera l'objet de nombreuses rééditions. Entre 1683 et 1725, c'est l'âge d'or des Almanachs proposés par les Houry, le plus souvent luxueusement reliés par les meilleurs relieurs de l'époque.
Mais à la mort de Laurent, en 1725, la situation se complique. Laurent a en effet laissé un testament complexe, désignant comme successeur aussi bien sa veuve (que l'on retrouve sur bien des pages de titre: « La Veuve Houry »), son petit-fils André-François Le Breton (1708 – 1779, fils d'André Le Breton – époux d'Elisabeth d'Houry -, et qui proposera de nombreux almanachs royaux), et son propre fils, Charles-Maurice d'Houry (1688 - 1755). La dynastie prend donc des chemins de traverse mais continue ses activités à travers ses divers membres: Le Breton propose des almanachs royaux, la Veuve d'Houry, et Charles-Maurice d'Houry perpétue la tradition familiale en publie des ouvrages médicaux (il obtiendra le titre d'imprimeur du Duc d'Orléans). Laurent-Charles succède à son père Charles-Maurice en 1755 et réunifie les activités familiales en héritant d'André-François Le Breton en 1780: la fortune est alors immense, puisque Le Breton a accumulé des profits considérables en participant à l'aventure de l'Encyclopédie (mais c'est une autre histoire) et les fameux almanachs royaux, les ouvrages de médecine ou d'histoire et le privilège continuent de faire prospérer la maison d'Houry. Mais si la maison survécût aux coups de boutoirs procéduriers de Charles-Maurice d'Houry qui espérait s'emparer du privilège de l'Almanach, origine de la fortune familiale, l'équilibre reste fragile et la révolution fragilise l'édifice. En 1790, la faillite est inévitable, même si la tradition se perpétuera via le mariage de la fille de Laurent-Charles, Anne-Charlotte qui épouse François-Jean-Noel de Bure. Laurent-Etienne Le Testu, de son côté, héritera de la veuve de Laurent et éditera l'Almanach National dès 1792. On le constate , comme souvent, les alliances sont nombreuses à l'époque dans le milieu de la librairie parisienne et auront permis de faire perdurer, même sous des patronymes différents, l'héritage des d'Houry.J'ai acquis l'exemplaire présenté il y a quelques années: plein vélin de l'époque aux armes et recouvert d'un semé de fleur de lys. Le dos alterne fleurs de lys et lettres L couronnées. L'un des ces précédents propriétaires a eu la bonne idée de lui faire confectionner un étui, et une chemise cartonnée doublée d'une jolie toile de Jouy. Fringuant!H