Les verts ne sont pas assez murs…

Publié le 25 octobre 2010 par Marius

Le dernier post de Régis GODEC sur la vidéosurveillance me fait réagir car il reflète toute l’ambiguïté des verts . Jusqu’à peu il s’agissait pour ce groupe d’exprimer quelques (bonnes) idées (vertes) et cela suffisait à combler de joie une poignée de sympathisants échappés des parties de la gauche section décroissance. Aujourd’hui la mue est en route; il importe d’unir deux courants distincts et de trouver, dans le même temps, de nouveaux sympathisants  (l’on appelle cela élargir la base…) afin de  créer les conditions d’une représentation significative dans les couloirs du Sénat  et de l’Assemblée. La stratégie étant établie il paraît nécessaire de mettre en place un projet fédérateur dans un ensemble hétéroclite où doivent se côtoyer (avec moultes difficultés) des esprits aussi différents qu’E. JOLY, C.DUFLOT, D.COHN BENDIT et autres V. PLACE.

Mais l’écologie est une  discipline politique qui peine à se faire entendre. Son argumentation est fragile et radicale tout à la fois. L’exercice délicat consiste à composer avec une base rigide campée sur des thématiques qui clivent définitivement au dépens d’un discours de raison plus rassembleur.

La vidéo surveillance est de celles-ci. Il s’agit d’une tâche originelle ;  dès les années 95 l’opinion des « historiques » étaient arrêtée sur ce sujet ;  ce sera non. Un non idéologique sur lequel l’on assoit une certaine idée de la liberté individuelle. Mais sans colonne vertébrale idéologique (de COHN BENDIT à COCHET, le fossé est aussi large qu’entre MELENCHON et DSK) il n’y aura pas d’avenir pour ce  « nouveau parti». J’ai la faiblesse de croire que tout cela peut être modifié au profit d’un peu plus de réalisme sur les sujets de société aussi secondaire que celui de la vidéo surveillance.

Cette dernière a fait ses preuves, n’en déplaise aux "nonistes".  Elle ne remplace pas l’homme, elle est incursive, elle a de nombreux défauts mais elle apporte également des preuves sur des faits et permet, entre autre, de confondre un certain nombre de délinquants in situ. Est-ce suffisant ? Certainement pas mais doit-on par idéologie s’exonérer d’une technologie de moins en moins coûteuse et de plus en plus performante ?

 A Paris (1), B. DELANOE a tranché. Contre les conseils de quartiers, contre les verts qui entament un procès improbable…Sa première adjointe, A. HiDALGO répond « nous sommes des élus responsables, la question de la sécurité des Parisiens, y compris du fait du risque terroriste, nous importe ». Il s’agit d’un réalisme quelque peu brutal ; mais le pouvoir vous place en face de sévères responsabilités et à Paris l’on sait que l’indécision est mortelle à terme.

Il est certain qu’il est plus facile de refuser la vidéo surveillance que d'être force de proposition sur des sujets aussi lourds que la retraite, la dépénalisation des drogues douces… Souvent présenté comme la face sympathique et moderne du socialisme (ils font du vélo et adhérent à une AMAP...), les verts cherchent  et pour quelques temps encore la martingale gagnante. Souhaitons qu’ils tranchent rapidement entre essentiel et superflu et qu’ils apprennent à se débarrasser du fatras idéologique auquel ils s’accrochent comme un crustacé à la coque d’un tanker échoué sur les plages bretonnes.