Flickr/arbre/Pascal
L’Observatoire indépendant de la publicité (OIP) a diffusé fin 2009 une liste des 10 publicités mensongères, présentant un produit dit « écologique ». Il est composé de membres écologistes, de l’Alliance pour la planète,
d’associations de consommateurs.
Petit retour en arrière, appréciez le décryptage de ces publicités et la mise en lumière de la supercherie !
Publicité de Total.
Pour voir la vidéo:cliquez sur le lien de Youtube .
Le discours est onirique, Total dit faire des efforts pour l’environnement mais reste vague, il ne donne pas de chiffres précis. Il faut savoir que Total représente 10% de l’émission total de gaz à effet de serre de la France. La raison principale est l’activité de torchage, au Nigéria et en Algérie notamment. Et dans ce domaine, Total ne fait rien.
La nature est intrinsèquement liée à l’activité humaine et à l’activité de Total. Les images et le visuel participent pour beaucoup à ce flou et laisse penser que l’activité du groupe est écologique et propre. Par exemple, les oiseaux se transforment en avion, les insectes en hélicoptères. Total montre les actions de prendre l’avion ou la voiture, comme des actes écologiques. Alors que nous luttons actuellement pour réduire les gaz à effet de serre en réduisant l’usage des transports polluants.
Herta jambon 100 % naturel , cliquez sur le lien pour voir la vidéo.
Herta joue sur la confusion entre naturel et bio. En effet, naturel ne signifie pas que le jambon est issu de l’agriculture biologique, mais seulement que c’est pour 100% du jambon ! Le terme « naturel » est employé plusieurs fois dans le spot pour rassurer le téléspectateur. Mais cela ne veut rien dire, même le plomb est « naturel » !
Ici encore, les images oniriques participent pour beaucoup au message transmis. Les prairies sont en jambon, les arbres en persil, rappelant le côté authentique et campagne. Mais les porcs utilisés par Herta pour faire son jambon sont élevés pour la plupart dans des bâtiments sur caillebotis, et pas dans des campagnes vertes !
Enfin, l’appellation 100% naturel est montrée comme un label, là aussi pour crédibiliser le discours et rassurer le consommateur.
Le discours général est flou, Herta affirme ses engagements sans donner de preuves chiffrées et précises. Le produit est présenté comme naturel alors que dans la réalité, aucun détail n’est donné par exemple sur les ingrédients ajoutés au produit fini et qui ne sont certainement pas naturels. Aucune information n’est donnée non plus sur l’alimentation des cochons, qui peut être issue de l’agriculture OGM, Herta n’ayant pas démenti.
Le chat: pas de vidéo mais pour voir l‘image, cliquez ici.
Le Chat parle d’une lessive écologique. Mais qu’est-ce qu’une lessive écologique ? Une lessive ne laissant pas de trace sur l’environnement ? Cela n’existe pas. Seules les lessives portant l’eco label européen sont moins polluantes et La chat ne dispose pas de ce label.
De plus, le discours est flou. Les appellations « tensio actif d’origine végétale 100% bio dégradable » et « efficace même en eau froide » sont utilisées comme des labels, comme un gage de qualité. Mais aucune preuve n’est fournie.
Renault eco 2: voir la vidéo.
Tout comme la pub Total, l’écran est divisé en 2, entre l’image du bateau et de la voiture, ce qui crée un lien entre les 2, un parallèle. La voiture est montrée comme un outil proche de la nature. La voiture roule et l’herbe repousse derrière elle, comme si elle ne laissait pas de trace, laissant croire qu’elle est totalement propre. Le visuel est tout aussi parlant que le discours.
Ces images sont commentées par une voix off et la navigatrice qui parlent toutes 2 de leur rêve d’une voiture future ne laissant pas de trace. Et la voix off de rajouter que Renault y travaille. La publicité trompe donc le téléspectateur en lui laissant espérer quelque chose qui n’arrivera jamais : une voiture propre.
Enfin, le terme Eco 2 est montré comme étant un label, alors que ça n’en est absolument pas un. Renault l’utilise comme gage de garantie, qui crédibilise les capacités écologiques de la voiture et rassure le téléspéctateur.
Dans le même genre, les publicités pour 2 autres voitures, Volkswagen et Audi ont aussi été épinglées par l’Observatoire indépendant de la publicité.
Skip, petit et puissant: voir la publicité.
La voix off est celle d’un enfant, innocent, et qui donc inspire la confiance.
La publicité se focalise sur le fait qu’il y ait moins d’emballage et donc moins de transport. C’est vrai, mais aucune précision n’est apportée sur les effets de la lessive même.
Le discours est ici aussi flou. Skip affirme « 3 fois plus concentré donc 3 fois moins d’eau » mais cette affirmation n’est pas vérifiée. De plus, om peut se demander si la lessive est 3 fois plus concentrée grâce à des produits plus forts et donc plus chimiques et polluants.
Les images sont également trompeuses. Le livres qui est déplié par les enfants montrent une nature épanouie, où le niveau d’eau remonte quand on parle qu’il y a 3 fois moins d’eau pour utiliser la lessive. Ces images essaient de montrer les effets positifs de la lessive sur la nature. Mais encore une fois sans rien prouver. Et la publicité ne parle pas des effets de la lessive sur l’eau après utilisation.
BN: voir la publicité.
La conclusion de la publicité est que peut être manger des BN réduira l’effet de serre ! Mais pour en arriver à ce fait, la voix off utilise une série de « donc », créant des liens de cause à effet tout à fait hasardeux.
Par exemple « on mange des BN, donc on se déplace toujours en courant, donc on utilise moins les transports » ! Cette affirmation fait sourire. Nous avons rarement vu des enfants courir pour aller à l’école au lieu de prendre le bus scolaire car ils avaient mangé des BN.
Syngenta: voir l’image.
« Désherber durable ». Le slogan fait l’amalgame entre les pesticides et le développement durable, mais il est vraiment contestable d’affirmer que les pesticides seraient sans aucun dangers pour l’environnement.
Le produits est présenté comme respectueux de l’environnement mais rien n’est précisé sur les dangers.
France betterave: voir l’image.
France betterave trompe le consommateur par les images vertes faisant référence à une agriculture bio. Alors que la culture de la betterave est intensive, et ne fonctionne qu’avec l’utilisation massive d’engrais.
Les affirmations sont fausses. France betterave affirme „-30% á la pompe“. Alors que ce sont surtout les industriels qui profitent des mesures de défiscalisation. Les automobilistes eux, sont même désavantagés, car l’ethanol a un contenu énergétique inférieur à l’essence, obligeant les utilisateurs à en consommer plus.
De plus, France betterave parle de 60% de de CO2 en moins. C’est faux. Cette affirmation se base sur une étude très controversée car sous estimant par exemple les effets de gaz à effet de serre de certains engrais.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’OIP.
Autour du même sujet:
Quelques publicités de Total (qui arrive N°1 de notre sondage) encore sur le thème du greenwashing