Deux parties de l’humanité…? J’ai revu hier...

Deux parties de l’humanité…?

J’ai revu hier soir ce film, Le rôle de sa vie, que j’avais beaucoup aimé, avec Karin Viard et Agnès Jaoui. Elles sont parfaites toutes deux. L’histoire emprunte son début à All about Eve de Mankievikz pour le début : une jeune femme impressionnable devient la “femme à tout faire” d’une actrice de cinéma égoïste ; mais la fin montre l’éclosion de l’éternelle doublure, de la femme de l’ombre, non pas en écrasant son modèle (qui n’en est pas vraiment un d’ailleurs, juste un aimant autour duquel elle gravite, fascinée), mais en s’en émancipant pour devenir elle-même, et ça m’a fait penser au livre lu il y a très longtemps (mais qui m’avait beaucoup marquée) : Regardez-moi d’Anita Brookner.

C’est un film qui, malgré sa fin rassurante, est assez cruel. Le rapport de fascination/dévotion éprouvé par Claire, pour Elizabeth, malheureuse malgré sa réussite car esseulée par sa célébrité et son égoïsme, montre une solitude des deux côtés assez terrible. Claire, dans sa parfaite soumission, exaspère Elizabeth. Il y a de la haine qui circule sous les sourires. Rivalité autour du même homme aussi, lequel est aveuglé un temps, lui aussi, par la solarité d’Elizabeth.

Ce que montre le film finalement, comme dans le livre d’Anita Brookner si mes souvenirs sont bons, c’est que dans ce rapport de force, il ne faut pas chercher à lutter. Il faut creuser son propre sillon. Dans les deux cas (film et livre), c’est celui de l’écriture.

Activité à laquelle sied parfaitement bien l’ombre.